Pour la future réforme il s’agira de trouver un équilibre avec le rôle de garant de l’Etat

Le secteur de la santé est le seul où l’autonomie régionale est vécue depuis plus de 20 ans, et dont il est possible de tirer quelques considérations utiles au débat et aux choix à opérer. L’expérience a révélé de nombreux problèmes critiques qui ont compliqué la gestion de la santé publique. Le fort conflit entre l’Etat et les Régions, notamment sur la définition des compétences, l’imposition de contraintes budgétaires et de plans de réduction du déficit, les limitations de l’autonomie fiscale des Régions, les normes d’allocation des ressources entre les différents niveaux d’assistance et les plafonds de coûts pour le personnel sont les points critiques les plus pertinents. Ce sont des limitations de l’autonomie régionale imposées pour protéger les finances publiques et la pérennité économique du Service National de Santé. Une autre critique est la faible efficacité du rôle de garant de la part de l’État, où les principes d’équité sociale et territoriale établis dans la loi 833 de 1978 qui a créé le Service national de santé ont échoué.

En fait, il a été observé au fil des ans un écart territorial et social persistant en matière de santéen témoignent les données sur les résultats sanitaires des 20 dernières années qui signalent l’écart historique entre le Nord et le Sud et les îles. En Campanie, les gens vivent environ 18 mois de moins que la moyenne italienne, en Sicile l’espérance de vie est de 14 mois de moins que dans le reste du pays et en Calabre d’environ 5 mois. La mortalité évitable jusqu’à 74 ans en Campanie est supérieure de 24 % à celle enregistrée en moyenne en Italie, des désavantages sont également constatés en Sicile et en Calabre, où le rapport avec le niveau moyen est plus élevé, respectivement de 12 % et 6,5 %, avec un écart croissant par rapport à 2004 dans les trois Régions. Toujours en termes de garantie des niveaux d’assistance essentiels (Lea), les indicateurs préparés par le ministère de la Santé montrent que des scores significativement plus faibles des indicateurs Lea se retrouvent dans les régions du Sudtémoignant des difficultés à garantir la fourniture des services de santé essentiels.

En particulier, selon le rapport du ministère de la Santé (rapport Lea faisant référence à l’année 2019) pertinent pour la période considérée dans les analyses (2000-2018), Le Molise et la Campanie affichent des valeurs inférieures au niveau de garantie. Pour la future réforme, il s’agira de trouver l’équilibre entre pleine autonomie régionale et le rôle de garant de la part de l’Etat central qui doit être explicité par un contrôle non préjudiciable de l’autonomie locale. Cependant, la question reste ouverte de déléguer aux Régions un sujet aussi délicat pour les droits fondamentaux des individus et la durabilité sociale.

* Directeur Scientifique Obs. Nat. Santé des régions italiennes, Université catholique, Rome

A lire également