Le Covid-19 a été l’occasion d’accélérer le processus de numérisation des soins de santé. Avec le Pnrr, environ 2,4 milliards d’euros ont été alloués pour la mise en place de la télémédecine et la réorganisation du dossier de santé électronique. Suivre les patients à domicile, surveiller les plus fragiles ou chroniques, effectuer une rééducation à distance, réduire les coûts des soins de santé, disposer de données capables d’identifier de nouvelles pandémies ou des situations anormales d’un point de vue épidémiologique, sont quelques-uns des aspects positifs de la numérisation dans le domaine de la santé. secteur. Cependant, certains problèmes doivent être surmontés. Les personnes âgées, les personnes peu éduquées, économiquement défavorisées ou qui vivent dans des zones non desservies par Internet et le haut débit risquent d’être exclues de cette transformation par l’âge, la compétence limitée dans l’utilisation des outils numériques, les coûts, le manque d’infrastructures. La télésanté pourrait introduire des inégalités de traitementattribuable non seulement à la fracture numérique mais aussi à d’autres aspects tels que la conception de logiciels et la formation aux algorithmes.

Une surveillance constante de la santé pourrait alors favoriser une médicalisation excessive e l’utilisation de médicaments ou de services de santé inutiles ou inappropriés. Il est nécessaire de démontrer que les outils de télémédecine sont plus efficaces (c’est-à-dire capables d’améliorer les résultats cliniques et la santé des personnes) que les procédures traditionnelles, ou au moins d’identifier sur quelles populations ou pathologies ils donnent les meilleurs résultats. Enfin, les médecins doivent pouvoir utiliser ces outils facilementtout en préservant la relation avec les patients. Il faut prévoir leur implication dès leur planification (comme demandé à plusieurs reprises également par la FNOMCeO), en privilégiant que processus de co-création derrière les meilleures expériences numériques disponibles aujourd’hui. La transformation numérique passe d’abord par eux.

* Laboratoire d’informatique médicale, Institut de recherche pharmacologique Mario Negri

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