La néonatologie a fait de grands progrès au cours des dernières décennies. Cependant, il existe de nombreux problèmes ouverts parmi lesquels se détachent les quelques projets d’étude sur les mécanismes physiopathologiques et biologiques des maladies.

Les nouveau-nés sont notre avenir, mais sans recherche il n’y a pas d’avenir pour la néonatologie. À une époque où le taux de natalité est en baisse, dans de nombreux pays occidentaux, il est encore plus important de garantir des soins médicaux efficaces pour les nouveau-nés souffrant de maladies graves. La néonatologie a fait de grands progrès ces dernières décennies, notamment grâce à l’introduction du surfactant et du monoxyde d’azote inhalé, et la mortalité néonatale a chuté à des niveaux sans précédent. Cependant, il existe de nombreux problèmes ouverts : le nombre de bébés nés prématurément ne diminue pas et, même en laissant de côté le problème de la prématurité, il existe d’innombrables pathologies néonatales qui n’ont pas de traitement efficace. Le problème est multifactoriel, mais nous, néonatologistes, avons d’abord nos responsabilités. Un exemple est le manque d’intérêt pour les sujets d’une grande complexité, tandis que d’autres qui n’ont pas d’impact sur la mortalité et les grands résultats sont préférés. Un autre écart dans Recherche de traduction: il existe aujourd’hui peu de projets pour étudier les mécanismes physiopathologiques et biologiques des maladies auxquelles nous sommes confrontés, nécessaires pour pouvoir mieux les diagnostiquer et les traiter.

Nous avons laissé de côté d’importantes collaborations interdisciplinaires pensant, à tort, que ce qui se passe dans le monde de la réanimation pour adultes n’est pas applicable ou du moins adaptable à nos patients. La complexité ne peut pas être une excuse et il existe des outils – mini ou non invasifs – pour pouvoir étudier et clarifier de manière moderne les mécanismes des maladies néonatales qui affligent encore nos jeunes patients. C’était le thème d’un récent éditorial publié dans l’autorité Journal américain de physiologie . Nous avons perdu le dynamisme que nous devrions donner aux autres acteurs dans ce domaine, qui présente cependant également d’autres points critiques. En effet, il faut reconnaître que trop de difficultés existent autour de la recherche néonataledu financement rare aux procédures bureaucratiques qui deviennent de longues fins en soi, aux demandes des agences de régulation qui protègent les patients du risque de la recherche mais pas du risque du manque d’innovation. Enfin et surtout, les industries pharmaceutiquesà quelques rares et honorables exceptions, ne s’intéressent guère à la recherche et au développement en néonatologie qui représente de toute façon un marché infime par rapport à la médecine adulte.

Il y a quelque temps, le temps nécessaire au développement clinique (dans les trois phases classiques) d’un médicament pour une maladie néonatale spécifique était estimé à près de trente ans. force est de constater que dans ces conditions, faire de l’innovation en néonatologie est non seulement difficile mais aussi inutile (pour les médecins et les patients) autant qu’incommode (pour les industriels). Et c’est pourquoi elle est née là-bas Commission Lancet pour l’avenir de la néonatologiequi en rassemblant plus de 100 experts du monde entier veut proposer des solutions concrètes qui touchent à tous les points évoqués (et autres) pour empêcher la néonatologie de mourir et avec elle la possibilité d’améliorer les soins aux nouveau-nés. Nous ne voulons pas nous résigner à penser que ce que nous aurions pu faire et qu’un plateau infranchissable a été atteint où nous ne pouvons plus faire face qu’à la tristesse d’avoir un nouveau-né malade. On veut éviter de s’occuper des nouveau-nés dans vingt ans, comme on le faisait il y a vingt ans. Le néonatologiste est le premier médecin de la vie et cela, aussi difficile soit-il, doit être sa première mission.

* Président Société européenne de soins intensifs pédiatriques et néonataux

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