Pendant les fêtes de fin d’année et les soldes de janvier qui s’ensuivent, le risque de se laisser emporter par l’un achats compulsifs et peu conscient est très élevé. Acheter sans freins peut même conduire àoniomanie, connu précisément sous le nom de syndrome d’achat compulsif : un comportement inadapté et impulsif d’achat persistant. Elle vient d’un sentiment d’insatisfaction et ce sont surtout les jeunes de 18 à 30 ans qui en souffrent.
Le trouble est typique des personnes qui ont des problèmes de contrôle des impulsions ou qui souffrent de crises d’anxiété et de sautes d’humeur. Cela affecte également ceux qui ont une faible maîtrise de soi, une grande insécurité et une image de soi négative. Elle pousse les gens à faire des achats inutiles qu’ils regretteront immédiatement, afin d’embrasser pleinement une sentiment de satisfaction et un bien-être qui s’avère éphémère.
Shopping en période d’incertitude
Avec le docteur Elisa Stefanatipsychothérapeute à la maison de retraite Quisisana à Ferrara, clarifions ce trouble et la psychologie de la consommation italienne, en vue des vacances de Noël de cette année précaire.
Dr Stefanati, ce que nous vivons est une « période imparfaite » marquée par la pandémie et la guerre : comment les Italiens feront-ils face aux achats de Noël ?
« La conséquence la plus évidente de l’état d’incertitude lié aux deux dernières années pandémiques, qui a laissé des traces évidentes, en particulier chez les jeunes et les adolescents, d’un traumatisme collectif de grande envergure, est la nécessité de vivre davantage dans le présent et dans le passé . Pas tellement dans le futur. Les rêves et les désirs sont l’essence du moteur humain. En fait, ils représentent le but de la vie. Ces derniers mois, il y a eu plus d’occasions de penser et de réfléchir. Et ces dernières années, même les désirs ont un peu changé. Les gens se sont tous mesurés à l’angoisse de la perte, soit la perte de la santé, des certitudes, des opportunités, du travail, et le résultat le plus évident est que nous sommes moins capables de planifier, de désirer, d’imaginer ».
Les achats de Noël 2022 sont-ils donc marqués par le couchant du désir ?
« Tant qu’il y a du désir, il y a de la vie. Le désir allonge la vie, élargit son horizon. Quand quelqu’un renonce à écouter l’appel de son désir, la vie y devient malade. Cette prémisse pose la question de savoir comment va réagir à cette incertitude. Pour certains, le besoin d’évasion pourrait augmenter, et donc d’achats excessifs comme réponse précise à un besoin accru d’auto-gratification ou qui gratifie aussi les autres, tandis que quelqu’un d’autre pourrait au contraire s’enfermer encore plus dans un un gouffre dépressif. Certes, aujourd’hui, nous désirons des aspects de la vie auparavant tenus pour acquis : un dîner entre amis, une étreinte conviviale, une fête surprise ».
L’avènement du « Revenge shopping »
Quel type de shopping nous attend cette année du point de vue de la psychologie du consommateur ?
« Noël approche et avec lui, la course aux cadeaux. Dans le domaine de la psychologie du consommateur, certains experts mettent déjà en avant la naissance d’un nouveau phénomène appelé ‘achats de vengeance‘ et qui représente une réaction psychologique à une période d’abstinence forcée. Il s’agit d’un phénomène dont la nature émotionnelle ne répond pas exactement à un besoin fonctionnel de tel ou tel achat, mais à une volonté de prendre ce qui nous a été refusé, pas tellement à des besoins réels. Après tout, la psychologie de la consommation met en évidence le lien très étroit entre le psychisme et le shopping qui répond largement au besoin d’être gratifié : les produits que nous achetons relèvent du plaisir, de l’auto-gratification, de la réalisation d’un vide intérieur. On assistait aux achats effrénés de ce parfum jamais acheté car trop cher, d’une crème très précieuse pour prendre soin de sa beauté. Bref, un shopping pour se venger des épreuves de ces dernières années ».
Pourrait-il représenter le risque de devenir compulsif ?
« Normalement, il s’agit d’une forme particulière d’achats ‘réactifs’ et ‘réparateurs’, comme cela s’est produit après la crise de 2008, mais qui est normalement temporaire et devrait se terminer après une courte période. Les formes compulsives, en revanche, renvoient à une incontrôlable symptomatologie pathologique, et liée à des situations psychologiques d’inconfort, dans lesquelles le contrôle de la pulsion de gratification est perdu, mais pour être défini comme tel, il doit avoir un caractère persistant et continu ».
Comment trouver le juste équilibre qu’il s’agisse d’achats en ligne ou réels ?
« Il est difficile de prédire avec certitude ce qui va se passer : mais on va certainement assister à une évolution des achats. Une dose de gratification du consommateur sert à se sentir mieux, à alléger la complexité du moment, ça profitera aussi à l’économie. Des conseils pour chacun personne de s’adapter au réel, c’est toujours d’identifier des priorités ».