Il est maintenant clair que le changement climatique et la détérioration de la qualité de l’air jouent un rôle important dans la santé mentale
La dépression se développe ces dernières décennies dans toutes les tranches d’âge, mais l’aspect qui inquiète le plus l’augmentation de près de deux décennies chez les adolescents et les jeunes adultes. La pandémie en cours a encore augmenté le niveau de stress mental de plus de 10 %. Les générations, celles Z et Alpha, marquées par une rivière karstique d’imprévisibilité avec des conséquences importantes accompagnées de la crainte qu’elles se perpétuent dans les générations suivantes, entraînant des répercussions transgénérationnelles négatives sur la santé mentale telles que l’augmentation de la dépression périnatale et de l’anxiété chez les deux parents. La pathologie a surtout augmenté entre 2015 et 2019 avec une tendance à la croissance avant la pandémie, résultant plus fréquente chez les 12 à 25 ans (17 %), alors que la prévalence chez les adultes de plus de 35 ans n’a pas changé. La question à se poser est de savoir quelle est la cause de cette augmentation après la mort de phénomènes macroscopiques tels que la pandémie et la guerre.
Parmi les nombreuses causes (il n’y en a pas qu’une) divers facteurs entrent en jeu, du génétique au biologique, du caractère à l’environnement. Le début peut être à tout âge, mais l’incidence la plus fréquente de la dépression survient entre 30 et 40 ans. Aujourd’hui la vulnérabilité des nouvelles générations s’est accrue avec une avance dans le temps du pic et cela est dû à la concurrence de plusieurs agents extérieurs tels que modes de vie incorrects (augmentation de la consommation d’alcool et de drogues, stimulants tels que la caféine, régimes alimentaires déséquilibrés, troubles du sommeil, dépendance aux réseaux sociaux ou aux jeux, modifications de la structure familiale et sociale, perception d’un avenir incertain et imprévisible). Enfin, deux facteurs encore peu pris en compte : changement climatique et pollution de l’air (OMS 2021) avec l’augmentation de 13% de la dépression et des difficultés cognitives chez les enfants. La santé mentale des femmes enceintes et des enfants est la plus délicate et passe d’être protégé des effets de la pollution et du changement climatique.
Malgré nous aucun programme de dépistage universel n’a été lancé systématiquement chez les 12-18 ans à travers lequel il serait possible d’identifier des situations à risque, moins faciles à trouver que celle d’enfants calmes en classe et avec de bons résultats scolaires. Un dépistage universel permettrait d’identifier, avec une probabilité six fois plus élevée que la simple observation des symptômes, enfants souffrant de dépression majeuredoubler la possibilité de traitements psychologiques et médicaux adéquats et opportuns. Il aurait été plus approprié d’associer le bonus psychologique à des programmes de dépistageinvestir dans la prévention et non dans l’accompagnement générique de l’inconfort, favoriser des actions et interventions spécifiques et innovantes, au regard des nouveaux besoins en santé mentale en bonifiant les services et politiques d’accompagnement des écoles.
* Directeur émérite Neurosciences Dsmd Fbf-Sacco Milan