On en a toujours parlé : le débat porte sur les effets sur le cœur et l’humeur et les bons dosages de consommation. De grandes différences entre les différents types (sur le poids et la santé). Parole à l’expert
Le débat sur le chocolat repart d’Angleterre, en vérité jamais clos : est-ce bon ou mauvais ? Le sujet a été traité dans un vaste article paru sur BBC Future (la section scientifique de la BBC) et retrace l’histoire de cet aliment depuis ses débuts jusqu’aux études les plus récentes. Nous en avons parlé avec Mauro Serafiniprofesseur titulaire d’alimentation et de nutrition humaine à l’Université de Teramo, qui a consacré des études au cacao, et donc aussi au chocolat, qui ont paru dans diverses revues scientifiques, de natures à Frontières de la nutrition Et Frontière de l’immunologie.
Le chocolat a-t-il un réel potentiel positif pour la santé cardiaque ?
C’est certain : l’effet dû à la haute prabsence de flavonoïdes antioxydants dans diplôme de
baisser la pression
surtout chez les hypertendus. Les flavonoïdes agissent en sauvegardant l’endothélium, le tissu qui protège les vaisseaux, ils favorisent également la dilatation des artères, réduisent l’agrégation des plaquettes et exercent un effetou antioxydant. Mais pour avoir ces effets, les flavonoïdes et le cacao doivent être présents et ce n’est pas vrai pour tous les « types » de chocolat.
Ça veut dire qu’il y a du chocolat et du chocolat…
Absolumentnte s. Il n’y a pas de flavonoïdes dans le chocolat blanc, mais le sucre et le beurre abondent. Dans le chocolat au lait le pourcentage est égal à 50%, dans le chocolat noir le pourcentage monte jusqu’à 100% dans l’extra-noir, ce que tout le monde n’aime pas, disons qu’un pourcentage de cacao de 70% représente un bon compromis.
En plus du cœur, est-il vrai que le chocolat a aussi des effets positifs sur l’humeur ?
Le cacao contient de la théobromine – la plante chocolatée et Theobroma du grec Theo et c’est-à-dire dieu, et de la nourriture broma – qui active les circuits du plaisir et de la récompense. D’ailleurs, ce serait la cause de l’addiction au chocolat dont beaucoup parlent, mais qui n’a jamais été prouvée scientifiquement.
Un autre sujet qui fait toujours débat concerne les doses de chocolat. L’article cité parle de recherches qui suggèrent même une consommation de 100 grammes par jour pour réduire le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral…
La dose quotidienneLa posologie recommandée issue des études d’intervention reste toujours la même : pas plus de 10 grammes par jour, en pratique une « pince », le carré d’un comprimé. N’oublions pas que le chocolat hypercalorique dû non pas à la teneur en cacao, mais à celle des graisses et des sucres,surtout pour le chocolat au lait. Cent grammes par jour, c’est exagéré car il faut alors tout ramener à la consommation énergétique quotidienne et à l’apport de graisses et de sucres. Les fèves de cacao sont certainement un moyen de profiter des avantages du cacao sans se heurter à des problèmes d’excès d’énergie. (ICI tous les avantages)
Quand le débat sur le cacao a-t-il commencé ?
Je dirais depuis l’Antiquité : les conquistadors espagnols l’utilisaient simplement en l’ajoutant à l’eau comme le faisaient les indigènes – qui le considéraient comme un tonique – sans le considérer comme très agréable et douter de ses effets.
N’a-t-il donc pas été immédiatement apprécié ?
Le goût astringent laissait perplexe, mais pour le rendre plus agréable on pouvait le prendre sous forme de boisson, mais avec addition de sucre ou d’épices diverses. Cependant, les premières chocolateries n’ont commencé à se répandre en Europe qu’après le début des années 1600 ; d’abord, comme prévu, en Espagne et, progressivement, dans toute l’Europe. Curieusement, la Suisse, considérée comme la patrie du chocolat, a été parmi les derniers pays européens à apprécier ce produit.
Pourquoi commencez-vous à aimer?
D’une part, c’était une question de statut : c’était cher et c’était donc l’apanage des rois et des nobles. Boire du chocolat signifiait être riche et puissant, mais nous avons aussi commencé à comprendre que le cacao pouvait avoir un effetcapacité énergisante et fonctionnelle efficace, à tel point qu’elle était offerte aux soldats après les batailles. Il était également censé avoir un certain pouvoir aphrodisiaque, seulement on comprend aujourd’hui pourquoi : son ingestion entraîne la production d’oxyde nitrique qui agit sur les parois des vaisseaux sanguins en les dilatant, favorisant la circulation sanguine.
BBC Future consacre une large place au cas des Indiens Kuna du Panama et de Colombie, dont l’habitude de boire d’énormes quantités de chocolat, loin de nuire à leur santé, la revigore. Comment venir?
preuve que le cacao est bon pour vous ?
C’est une affaire bien connue des studiosla. Les Indiens Kuna boivent vingt à trente tasses de « chocolat » par jour et, même à un âge avancé, ils ne souffrent pas d’hypertension et ont un faible risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Maiscomme toujours, en matière de nutrition, il faut évaluer toutes ses composantes et le mode de vie qui l’accompagne, compte tenu de la vie certainement moins stressante des indigènes, en relativisant les résultats.
Peux-tu mieux expliquer ce que tu entends par hygiène de vie et relativisation des résultats ?
Pour commencer, le chocolat que boivent les Indiens Kuna est simplement composé de cacao et d’eau, sans sucre. Et puis dans ces populations la consommation de fruits est le double de celle des Américains par exemple et quatre fois celle du poisson, et le mode de vie est décidément plus actif, comme le note justement l’article de BBC Future. Il est difficile d’attribuer la bonne santé et la longévité de ces populations au seul chocolat, qui a certes son rôle, mais ce n’est pas la seule raison.