Deux affections de plus en plus fréquentes chez les jeunes qui ne sont pas déprimés au sens strict, mais qui ressentent de l’apathie et de la tristesse face aux catastrophes environnementales

La pandémie, la guerre, le changement climatique et l’imprévisibilité ont un impact significatif sur la santé mentale de millions de jeunes dont les années de formation ont été marquées par des interruptions dans leurs activités sociales, éducatives, affectives. Pas seulement la dépression a plus que doublé atteignant des niveaux de prévalence deux fois plus élevés que ceux des tranches d’âge les plus avancées, mais aussi la réduction du temps consacré à l’activité physique et la dégradation des habitudes alimentaires entraîné une augmentation du taux obésité en plus des dieux troubles de l’alimentation. Jamais comme au cours des 15 dernières années le monde n’a vu se succéder autant de changements (crises financières, récessions, guerres, terrorisme, pandémies, changement climatique, transition numérique, etc.) induisant un sentiment d’incertitude répandu et profond ou « ère de la volatilité mondiale » et les jeunes sont ceux qui en subissent le plus les conséquences avec une fragilité psychique croissante.

Certaines manifestations de troubles de l’humeur dans la sphère juvénile ont pris des caractéristiques définies par des termes tels que langueur et solastalgie. Se sentir terne avec un sentiment dominant de vide et de stagnation de la motivation est courant chez les jeunes qui souffrent de languissant: ils ne sont pas déprimés mais ils ne s’épanouissent pas, ils ne planifient pas, ils sont résignés. Là solastalgie il n’est pas dirigé vers le passé comme la nostalgie et décrit ce sentiment de malaise que le jeune éprouve lorsqu’il se rend compte que l’environnement qui l’entoure a été maltraité, détruit, abandonné. Un sentiment d’impuissance, d’apathie, de tristesse qui l’envahit face aux catastrophes environnementalesle sentiment d’avoir perdu quelque chose d’important qui ne pourra jamais revenir, la perception subjective catastrophique qu’il n’y a pas d’avenir.

Les générations de 1997 à 2020 de plus en plus exposées au point d’être appelées Les condamnés (par un destin tragique) déchiré entre la conviction que le réchauffement climatique ne peut pas être arrêté et qui est « tourné vers l’avenir » et cherche à créer de nouvelles chosesdes activités, des espaces collectifs et communautaires qui apportent consolation et prise en charge de ce qu’ils ont subi. Une rivière karstique coule sous les générations actuelles à laquelle il faut porter une grande attentionla prévention et le soutien à leur santé mentale pour être une communauté résiliente capable de transformer la succession d’événements négatifs en sources d’apprentissage et de changement. Il y a un besoin urgent d’un investissement fort (avec la création d’une agence nationale) par le gouvernement pour prévenir et contrer la croissance des troubles mentaux e reconnaître la valeur de la santé mentale dans une communauté.

* Co-président SINPF – Neurosciences émérite FBF-Sacco Milano

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