Un trouble dépressif non traité, d'un point de vue clinique, entraîne un plus grand nombre de rechutes et un risque de chronicité des symptômes.
Je souffre de dépression depuis l'adolescence, mais ce n'est qu'après mon premier accouchement, à l'âge de 30 ans, que j'ai décidé de me soigner. Je prends de la venlafaxine depuis deux décennies. J'ai aujourd'hui 64 ans et le psychiatre m'a conseillé de changer de thérapie : j'ai essayé la sertraline, la vortioxétine et enfin l'escitalopram. Avec tous ces médicaments les effets secondaires étaient très graves : diarrhées, douleurs intestinales et prise de poids (10 kg en 4 mois). Maintenant, je ne suis plus aucune thérapie et je suis de retour dans le trou noir de la dépression : que me conseillez-vous ? Je souffre également d'hypertension artérielle et de fibrillation auriculaire.
Il répond Giancarlo Cerveridirecteur du Département de santé mentale et de toxicomanie, Asst de Lodi (ALLER AU FORUM)
La dépression est souvent associée à la « photographie » d'un homme ou d'une femme profondément souffrant, avec de sérieuses difficultés à remplir ses engagements, parfois avec des pensées de mort. Bien plus souvent, en réalité, la pathologie dépressive se manifeste comme une trajectoire qui implique l'existence d'un individu. Dans son cas, le trouble a commencé à l'adolescence et est toujours présent aujourd'hui. L’état dépressif a des conséquences différentes selon la manière dont nous parvenons à gérer la pathologie et les interventions que nous mettons en œuvre pour qu’elle n’impacte pas nos vies. Un trouble dépressif non traité, d'un point de vue clinique, entraîne un plus grand nombre de rechutes et un risque de chronicité des symptômes..
Opportunités manquées
D'un point de vue humain, si vous êtes malade, vous perdez des opportunités dans votre parcours professionnel, Les relations amicales et affectives se vivent avec souffranceparfois nous renonçons à regarder l'avenir qui pourrait consister à chercher un meilleur travail, acheter une maison ou se donner la possibilité d'avoir un enfant. Une deuxième question importante est : comment nous traitons-nous ? La pathologie dépressive, si elle n'est pas traitée de manière adéquate, devient chronique et récurrente, ce qui signifie que de nouveaux épisodes se répètent toujours.. Le traitement, surtout dans les cas les plus graves, nécessite l'adoption d'interventions multidisciplinaires impliquant les domaines biologique, psychologique et environnemental.
Alimentation et activité physique
Les interventions pharmacologiques ne sont souvent pas, à elles seules, décisives. Il faut carreler interventions sur le mode de vie, telles que l’alimentation et l’activité physique. À cela, il faut ajouter les interventions psychothérapeutiques et environnementales. Enfin, la thérapie médicamenteuse. Pour les personnes ayant eu deux rechutes ou plus, le traitement psychopharmacologique doit durer très longtemps et dans certains cas à vie.. Le cycle épisode dépressif-thérapie-suspension de la thérapie-rechute, répété pendant des années, ne fait que produire des dommages très profonds chez le patient et sa famille.