Sur le Santé des coursiers du 3 décembre Liliana Dell’Osso aborde un problème délicat et difficile : celui d’appeler les « choses », même la maladie mentale, « par son nom ». Définir la pathologie psychiatrique (quand elle l’est réellement) comme un simple « inconvénient », plutôt que de réduire la stigmatisation dont peuvent être victimes ceux qui en souffrent, elle peut parfois banaliser l’étendue de la souffrance et, par conséquent, la dignité du traitement. Il se peut que cela ressemble simplement à un problème « perçu », car on suppose que ceux qui ont réellement besoin de traitements spécifiques peuvent les recevoir. Toutefois même la perception à elle seule contribue à semer la graine de la catégorisation puis celui de l’action ou de l’inaction superficielle.

De la même manière que, dans le sens inverse, un langage « politiquement correct » lorsqu’il ne s’agit pas d’un simple exercice de conformisme ou, pire, d’hypocrisie, il peut contribuer à changer la disposition intérieure authentique de ceux qui l’adoptent librement, consciemment et de manière responsable. On en a également parlé lors de la dernière «Le temps de la santé» à Milan lors d’une réunion intitulée, sans surprise, «Appelle-moi par mon nom. Les mots sont importants». Cela s’applique toujours, même lorsque le nom fait mal et peut-être fait peur, comme dans le cas en question. La maladie mentale peut susciter des peurs et donc conduire à l’exclusion, mais si elle existe, elle doit d’abord être reconnue comme l’expression d’un besoin d’aide. Ce n’est pas en niant un problème qu’on le résout.

Appeler les choses par leur nom, avec délicatesse et respect, c’est en quelque sorte prendre soin de ceux qui en portent le fardeau., aide à les reconnaître, à entrer en contact avec eux, à établir une relation. Et il n’y a pas de remède, à tous les niveaux, sans relation. Nous avons appris à ne plus utiliser des expressions qui nous semblaient autrefois « normales », car nous avons compris qu’elles créaient discrimination et souffrance. «Le geste éduque l’âme» disait-on un jour. Ce ne sont pas seulement les gestes, mais aussi et surtout les mots qui le font. Cela vaut la peine de bien les utiliser, avec attention et intelligence, dans tous les cas et avec tout le monde. Parce qu’ils ne partent jamais sans conséquences.

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