Ce qui retiendra le plus des JO français, au final, ce sera le début. Au centre de la polémique se trouvent quelques « tableaux » de la cérémonie d'ouverture : en particulier la version arc-en-ciel-LGBTQ du Banquet de Dionysos (du moins, c'est ce que voulaient les organisateurs) que des millions de spectateurs ont interprété comme une parodie de genre de la Cène, avec le Christ remplacé par une femme obèse et une foule de drag queens et trans pour représenter les apôtres. Des scènes qui ont indigné les uns et enchanté les autres, mais qui, contrairement à ce que devrait être l'esprit des Jeux olympiques, à savoir l'unité, ont été très clivantes, éclipsant les plus belles parties du spectacle. Maintenant. Nous ne voulons pas critiquer le caractère fluide et queer, comme dirait le Saint-Père, du spectacle, tombant dans la rhétorique inverse de l'offense aux racines spirituelles de l'Europe. On ne veut pas non plus se demander en vain quelles auraient été les réactions si la parodie avait impliqué d’autres religions, plus sensibles. Non. Nous n’en faisons pas une question morale ; ou pire, l'éthique. Mais l'esthétique. On ne critique pas la cérémonie, globalement ennuyeuse, car blasphématoire ou provocatrice. Mais pourquoi laid. Et nous ne pardonnerons jamais à cette partie de l'Italie et de la politique qui, à l'époque, ont rejeté la candidature olympique de l'Italie, nous privant de la fierté d'enchanter le monde en faisant défiler des athlètes sur les Forums impériaux sous le soleil de Rome. Ce qui nous a dérangé, ce n’est pas le Pas d’Oie de la pire culture Woke sur l’esplanade du Trocadéro. Ni l'apothéose du monde gay-trans, célébré au point de le rendre non pas le même que le monde hétéro, mais meilleur et donc paradoxalement différent au final (et en fait de nombreuses critiques sont également venues d'homosexuels sans plumes ni paillettes). Non.
Ce qui nous laissait perplexes, nous simples spectateurs qui n'avaient pas raté une ouverture olympique depuis Los Angles 1984, c'était, en général, le manque d'élégance et de style dont la France devrait être maîtresse (mais vous souvenez-vous de la classe et de l'ironie de la cérémonie d'ouverture de Londres 2012 ?). Les drag queens obèses, la danse transgenre, les femmes barbus, les carnavals de la fierté gay n'étaient peut-être même pas scandaleux. Mais esthétiquement moche et déjà vu. Ce qui est bien pire.