En attendant les réformes qui demandent du temps, la formation des professionnels actuels peut être adaptée
Une maison inhabitée est réduite à quatre murs debout. Une école sans professeurs est une commune stérile. Une caserne qui manque de soldats devient le symbole de la reddition. Le syllogisme s’applique aussi aux soins de santé, dans les diverses articulations où ils doivent servir la communauté d’un pays. Le récent rapport CREA (Centre de recherche économique appliquée en santé de l’Université de Rome Tor Vergata), une étude qui en est à sa 18e édition, illustre précisément cette crête : Sans réformes ni croissance, le NHS au bord de la crise. Sur ce bord crucial se trouve la question du personnel, maintenant débattue d’innombrables fois au fil des années déformées par Covid, puis jusqu’à nos jours. Les données sont impressionnantes : pour que l’Italie s’adapte aux pays dits de référence, un vide de 30 000 médecins et 250 000 infirmiers devra être comblé. Et ce selon le système de santé actuel, centré sur l’hôpital et donc non encore égalisé entre l’assistance hospitalière (à laquelle sont affectés les cas aigus) et l’assistance primaire ou territoriale (déléguée au traitement des affections chroniques).
il est évident que ce qui jusqu’à présent a été considéré comme une urgence – à l’italienne, de la catégorie des urgences permanentes – il sera surmonté de justesse par un degré de pression supplémentaire, également pour l’impact qu’aura la Ddl délégation aux personnes âgées, louablement approuvée par le Gouvernement le 19 janvier dernier en application du Pnrr. Dans le texte les soins à domicile sont indiqués parmi les priorités, punctum dolens du système de santé italien, devenant nettement difficile d’aider les malades à domicile s’il n’y a pas de personnel de santé. Après avoir constaté que l’Italie manque de médecins et d’infirmières pour les soins hospitaliers, après avoir établi qu’il en manquera beaucoup d’autres pour structurer un système de soins à domicile adéquat, comment résoudre un si gros problème ? Craquer les tests d’entrée à la Faculté de médecine, ouvrir les portes des écoles doctorales, allécher les professionnels de la santé avec les augmentations de salaire tant attendues ? Des initiatives certes nécessaires, mais pas immédiatement décisives.
Alors que la Fnopi (Fédération Nationale des Ordres et Professions) s’arme intelligemment pour esquisser une auto-réforme radicale, calibrant le rôle et les fonctions de l’infirmier vers une surspécialisation, des dispositions sont prises en parallèle uniformiser la formation des travailleurs sanitaires et sociaux spécialisés (Osss)dont l’amélioration est utile à prendre en charge fonctions infirmières de base, comme c’est déjà le cas dans certaines régions italiennes. Un processus qualifiant qui devrait être axé à la fois sur la professionnalisation technique et surhumanisation des soins et qui démêlerait l’écheveau à court terme, permettant à l’Italie de s’aligner sur les pays les plus avancés et de redonner sa dignité à une génération qui mérite le respect.
* Président Confcooperative Sanit