Il est possible d’évaluer une suspension temporaire du traitement (pour pas plus de 28 jours) ou une réduction de la posologie du médicament

En 2020, j’ai été opérée d’un cancer de l’ovaire. J’ai eu six cycles de chimiothérapie et je prends maintenant un médicament inhibiteur de Parp. Malheureusement, les effets secondaires qu’elle provoque sont lourds : vomissements, constipation, maux de tête. Je n’ai aucune mémoire, sans parler des sautes d’humeur. Y a-t-il quelque chose à faire pour atténuer ces perturbations ou dois-je me résigner à vivre avec ?

Il répond Giorgia Mangilichef de l’unité de gynécologie oncologique médicale de la clinique d’obstétrique gynécologique de l’hôpital San Raffaele de Milan (ALLER AU FORUM)

Ces dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans le traitement d’entretien du cancer de l’ovaire à un stade avancé, après chirurgie et chimiothérapie, grâce à l’introduction d’une nouvelle classe de médicaments appelés inhibiteurs de Parp.

Les avantages que l’on peut obtenir avec ces médicaments

Les inhibiteurs de Parp approuvés sont olaparib, niraparib et rucaparib. Ces médicaments exercent leur action en bloquant les mécanismes moléculaires spécifiques de réparation de l’ADN mis en œuvre par les cellules tumorales, avec pour conséquence mort des cellules malades. Plusieurs essais cliniques ont démontré que cette nouvelle classe de médicaments améliore la survie des patientes atteintes d’un cancer épithélial de l’ovaire avancé qui ont été sensibles à une chimiothérapie antérieure au platine. En effet, la bonne réponse au traitement par chimiothérapie à base de platine est le facteur qui prédit le mieux l’efficacité de traitement d’entretien avec des inhibiteurs de PARP, qui peut être réalisée soit en récidive, soit en première ligne, c’est-à-dire immédiatement après la fin de la chimiothérapie. Les résultats les plus complets ont été démontrés dans les cas de mutations BRCA1 et BRCA2 ou en présence de modifications génétiques spécifiques appelées HRD (homologous recombination deficiency). sait que l’utilisation d’inhibiteurs de Parp est corrélée avec une augmentation de la survie et du temps sans récidive même dans les cas qui ne présentent pas d’altérations génétiques, augmentant encore le nombre de patients pouvant bénéficier de ces nouveaux médicaments. Par ailleurs, il a été démontré qu’il existe un gradient de réponse au traitement par les inhibiteurs de Parp, maximum en cas de Mutations BRCA1 et BRCA2intermédiaire en présence de Hrd et plus modeste en cas sans altérations génétiques.

En comprimés et bien toléré

À l’heure actuelle, le niraparib et le rucaparib peuvent être administrés indépendamment de la présence de mutations, tandis que l’olaparib est recommandé en cas de mutation Brca1/Brca2. La formulation des inhibiteurs de Parp en comprimés et le mode d’administration orale à domicile représente un autre avantage important. Ces médicaments ont un bon profil de tolérance, bien qu’ils ne soient pas sans effets secondaires. Parmi les plus fréquents, on compte une sensation de fatigue, des maux de tête, une augmentation de la tension artérielle, des nausées, des vomissements, une constipation, une diarrhée, une diminution de l’appétit, une dysgueusie (altération de la perception du goût), une photosensibilité (il est important d’éviter l’exposition directe au soleil), une augmentation les enzymes hépatiques AST et ALT (le plus souvent sans toxicité hépatique réelle) et une altération de la fonction de la moelle osseuse, entraînant une diminution du nombre de plaquettes, une diminution des globules blancs et/ou une anémie.

Gérer les effets secondaires

Il est donc essentiel que les patients sous traitement par inhibiteur de Parp avoir des analyses de sang régulièresafin de détecter très tôt toute altération. alors il est toujours utile de parler des maux dont vous souffrez avec l’oncologue : s’ils sont correctement signalés, de nombreux effets secondaires peuvent souvent être combattus (parfois même évités). En cas de survenue d’effets secondaires possibles évaluer une suspension temporaire du traitement (continué pendant 28 jours maximum) ou une réduction de la dose du médicament selon des schémas spécifiques. Toute hypothèse doit dans tous les cas être examinée par le médecin référent.

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