Les plafonds d’embauche dans les hôpitaux publics ne permettent pas l’entrée des plus jeunes
C’est récent l’annonce de l’augmentation prévue du nombre d’aspirants médecins de près de 4 000 unités. On en a beaucoup parlé, il a été voulu par tout le monde, administrateurs et politiques en premier lieu, c’est une réponse simple et immédiate à une question de prise en charge des citoyens. C’est bon pour les jeunes qui ont plus d’opportunités et cela pourrait être bon pour leurs choix, en les incitant à choisir des spécialisations moins attractives aujourd’hui, mais très nécessaires. Pour réussir, l’engagement de former davantage de médecins et de personnels de santé doit représenter une opportunité de changement dans l’analyse des coûts de santé et dans la montée en compétences.
À ce jour, le personnel de santé continue d’être considéré comme un coût, certainement pas comme un investissement. Malgré la pénurie de personnel, les plafonds d’embauche très lourds dans les hôpitaux publics ne permettent pas l’entrée des plus jeunes ou, s’ils le permettent, offrent des conditions de recrutement décidément désavantageuses par rapport à l’offre du système privé et international. Qu’adviendra-t-il des nombreux médecins que nous formons aujourd’hui dans 8-10 ans, si nous ne savons pas immédiatement comment les utiliser de la meilleure façon et avec une satisfaction mutuelle ? C’est une question qui doit avoir la même priorité que celle accordée à l’augmentation des étudiants de première année en médecine. Mais même dans un système idéal où le public et le privé ont les mêmes opportunités et où les jeunes restent à travailler en Italie, la pertinence des connaissances et des compétences doit être le phare de tous, en particulier la politique qui la sous-estime.
Faire un bon médecin n’est pas une question de leçons formelles, un peu d’étude et beaucoup de pratique. Il s’agit de beaucoup d’études, d’assimiler une méthode qui leur permette de suivre le renouvellement continu lié à la recherche et au développement technologique. C’est une transmission de connaissances et d’expériences où les gens et les lieux comptent avant tout. Compétence et sens clinique, humanité et utilisation appropriée des technologies. Ce sont ces éléments qui ont toujours fait un bon médecin et qu’il faut aujourd’hui mesurer avec la médecine de précision, avec la médecine numérique, avec les algorithmes d’intelligence artificielle.
Nous devons faire face à la complexité de la médecine moderne également avec des connaissances numériques et technologiques. Avons-nous la force de former plus de médecins sans perdre en qualité ? Certainement pas aux isorisources. Les citoyens, nous tous, voulons peut-être plus de médecins mais nous voulons certainement quelqu’un capable de prendre soin de nous, de notre santé, avec l’autorité qui vient du savoir. Nous élevons des médecins, mais nous leur donnons aussi les bonnes perspectives d’emploigarantissant toujours une formation de qualité et homogène sur l’ensemble du territoire.
*Professeur d’Imagerie Diagnostique à l’Université de Milan Bicocca