Bonjour professeur, j’écris parce que ma petite amie de 24 ans a reçu un diagnostic de syndrome néphrotique causé par une maladie à changement minime selon une biopsie. Confirmez-vous le bon pronostic de la maladie tel qu’énoncé par votre néphrologue suite à un traitement à la prednisone ? Dans le même temps, lors du dernier examen avant le début de la thérapie, une protéinurie n’étant plus dans la gamme néphrotique (500 mg/mL) a été retrouvée. En supposant que vous preniez du ramipril 25 mg et de l’atorvastatine depuis quelques mois, est-il possible que cette dernière ait suffi à réduire la protéinurie et à contrôler la maladie ? Quel serait le traitement si la protéinurie persistait ? Parce que le néphrologue ne juge pas nécessaire d’utiliser de la prednisone. Merci d’avance pour votre réponse et disponibilité.
de François
La réponse du Dr Arrigo Schieppati
Cher Francesco, la néphropathie à changement minime – comme les néphrologues l’ont dit à votre fiancée – est une forme de pronostic favorable, car dans la plupart des cas, la protéinurie disparaît avec la corticothérapie (c’est-à-dire avec la cortisone). Parfois après un temps variable depuis la disparition de la protéinurie (événement défini comme « rémission du syndrome néphrotique ») celle-ci peut récidiver et nécessiter un nouveau cycle de cortisone. Parfois – mais pas souvent – la néphropathie peut régresser spontanément sans traitement.
Cela dit, il y a des déclarations dans votre lettre qui me laissent perplexe. En particulier, l’affirmation que la protéinurie serait désormais de 500 mg/mL et que cette valeur ne serait plus dans la gamme néphrotique. Eh bien, il a dû faire une erreur en rapportant les unités de mesure car 500 mg/mL correspondent à 50 grammes par litre, une valeur très élevée qui n’est jamais observée. Il doit donc regarder de près les valeurs de protéinurie et les rapporter correctement. La valeur est probablement de 500 mg en 24 heures (comme la protéinurie est généralement mesurée). Dans ce cas la valeur de protéinurie serait certainement « non néphrotique », et l’attente pour débuter un traitement serait correcte.
La posologie du ramipril est également rapportée de manière inexacte : une dose de 25 mg n’est pas donnée, mais plutôt de 2,5 mg. Si la protéinurie est vraiment de l’ordre de 500 mg/24 heures, il peut suffire d’utiliser le ramipril.
Quoi qu’il en soit, excusez-moi de le dire, mais le mieux est toujours d’écouter d’abord les médecins qui traitent la personne, qui disposent de toutes les données correctes… et de se fier à leurs indications ! Cordiales salutations à toi et ta fiancée