Un nouveau suspect. Vous jetez un oeil à ce que vous lisez autour, peut-être dans le passé. Vous récupérez un joli stratagème pour comprendre si quelque chose ne va pas vraiment et vous allez assidûment chez votre médecin de famille, qui, tout aussi assidûment, vous conduit dans un centre spécialisé dans le contrôle des taupes. Lequel centre, toujours assidu, confirme le soupçon : il s’agit presque certainement d’un mélanome, un grain de beauté à retirer et à analyser en urgence. La diligence du système à ce stade commence à disparaître: essayer dans un sens, essayer dans l’autre, listes d’attente toujours longues, jusqu’à ce que la personne en question se résigne et fasse retirer son mélanome en privé : avec une dépense totale supérieure à 20 000 euros. L’histoire nous a été racontée par un médecin de famille. seulement un résumé essentiel, dans lequel les détails sont négligés pour des questions évidentes de confidentialité et de sensibilité des données. De peur que l’histoire ne soit pas à mettre dans la catégorie des exceptions.

Si le thème des listes d’attente pour une situation grave, dans laquelle sa vie est en danger, comme dans le cas du mélanome, doit conduire un citoyen italien qui, vraisemblablement, paie régulièrement des impôts, à une voie de ce type, signifie que nous sont devant une crise structurelle qui dépasse toute acceptabilité. Nous admettons aussi qu’il y a dans la narration qui nous est faite quelque omission ou quelque simplification qui peut sinon justifier, du moins partiellement expliquer le dénouement de l’histoire. Il est également admis que dans les derniers mois de l’année le problème des listes d’attente est exacerbé par les dépassements budgétaires des centres affiliés au Service National de Santé et que, peut-être, si la même maladie avait été découverte en janvier, il aurait été plus facile de s’en occuper rapidement. Hypothèse. Reste cependant le fait que quiconque ne disposait pas de 20 000 euros pour sauver sa peau, au sens strict du terme, aurait perdu sa peau, au sens large du terme.

Alors quel cadeau demander au nouveau Gouvernement et aux offices institutionnels qui sont appelés dans les Régions à gouverner justement ce genre de problème ? Evidemment : ça les listes d’attente sont raccourcies. Il est tout aussi évident que la promesse sera formellement faite. Dommage qu’entre le dire et le faire dans ce cas un océan soit plus ou moins toujours intervenu plutôt que la mer. Le problème complexe, inutile d’invoquer des baguettes magiques: il n’y en a pas, néanmoins il est inadmissible que dans un pays qui se vante d’un système de santé qui devrait garantir les soins essentiels pour tous, des épisodes de ce genre se produisent. Reformulons la question rhétorique : un cas limite? Nous l’espérons, mais peut-être pas. Ainsi dans la lettre au Père Noël nous avons mis la demande de soins indispensables dans les bons moments pour tout le monde. Cependant, nous ne l’expédions pas à Rovaniemi, mais beaucoup plus près : courrier recommandé sur le territoire national avec accusé de réception, juste pour être sûr.

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