2824 août
Vingt ans après l'or, Bettini revient au cyclisme à Athènes
Vingt ans se sont écoulés. Et aujourd’hui comme autrefois, il y a le Parthénon en arrière-plan. Paolo Bettini, première médaille d'or italienne en cyclisme à Athènes en 2004, il revient pédaler sur les routes des Dieux, sur les routes de ce triomphe olympique entré dans l'histoire. Aujourd'hui avec un vélo de gravel qui l'emmène dans un voyage vers une terre ancienne, puis avec un vélo de route qui l'emmène vers l'Olympe le plus apprécié de ceux qui vivent une vie sportive. Il avait déjà beaucoup gagné, il avait déjà enchaîné classique après classique de Sanremo à Liège et arborerait ensuite des maillots importants, dont arc-en-ciel. Mais une médaille olympique reste une médaille olympique, même pour un champion déjà établi, car les Jeux olympiques font l'histoire en eux-mêmes et sont une histoire éternelle qui ne se confond pas d'année en année, qui arrête le temps à un moment précis, en un lieu, dans une image. Et si l’image est celle d’Athènes, où tout a commencé et où tout revient, alors l’émotion reste intemporelle. Celui d'Athènes a été des Jeux olympiques inoubliables avec les médailles d'or de Ivano Brugnetti en marche, de Valentina Vezzali, Aldo Montano, Andrea Cassarà en clôture, de Andrea Benelli et son parcours fantastique après la victoire au tir au pigeon d'argile, avec le vol magique à la barre Igor Cassineavec le Dieu du Marathon Stefano Baldini seul au stade Panatinaikò. Et ce furent les Jeux Olympiques de Paolo Bettini, la première médaille d'or bleue en cyclisme. Vingt ans ont passé, c'est comme si c'était hier. Nous sommes le 14 août, guidés par la direction habile de Franco Ballerini, le grillon, Daniele Nardello, Luca Paolini, Filippo Pozzato et Cristian Moreni ils se mettent à pédaler, peut-être sans savoir qu’ils sont sur le point d’écrire un morceau d’histoire. Ils ne font rien de mal. Ils font ensemble une course très chaude et dans la montée du Lycabette, à vingt kilomètres de l'arrivée, le capitaine bleu donne le break décisif qui divise le groupe. Il fait un écart et emmène les Portugais avec lui Sergio Paulinhole seul adversaire capable de lui tenir tête. Ils se demandent tous qui est ce Lusitanien sorti de nulle part, s'il est fort au sprint, s'il peut tenir le bleu, s'il peut le battre. Mais nous n'avons pas le temps de poser autant de questions. Ils la jouent tous les deux et le sprint démarre presque en remplacement mais il suffit de quelques mètres pour se rendre compte qu'il n'y aura pas d'histoire. Bettini, après plus de 200 kilomètres et cinq heures de course, accélère, s'envole et acquiert une gloire qui le sera toujours. Fin. En fait non. Car vingt ans plus tard, il est de nouveau là, à Athènes. Et au fil du temps, le vélo a changé mais pas le Grillo qui est parti il y a quelques jours de Thessalonique pour une aventure gravel qui l'amènera, en onze jours, à pédaler de long en large dans le Péloponnèse en passant par Katerini, une ville en Macédoine Centrale, pour Dion où les premiers et très anciens témoignages de ce qui seront les premiers jeux sportifs furent retrouvés autour du temple de Zeus où les armées se rassemblaient avant de se battre. Des kilomètres et des kilomètres avec une ligne d'arrivée blanche évidemment fixée à Athènes. « Ici, je gravirai le mont Olympe – dit-il avant de partir – je voyagerai seul une quarantaine de kilomètres, un moment intime pour moi. Cette balade a une signification très profonde, à bien des égards. C'est bien de commencer de la manière la plus appropriée, de vivre les premiers kilomètres sur mon vélo, de réfléchir à cette journée légendaire et à tout ce qui a suivi. Ce sera un mélange de gratitude et de célébration, quelque chose de spécial que je m'apprête à vivre intensément. »