40 pour cent des patients atteints de cancer subissent des conséquences qui ne sont pas seulement physiques

Les progrès de la recherche médicale et technologique dans le domaine de l’oncologie progressent à une vitesse fulgurante. Parmi les disciplines impliquées dans cette recherche figurent psycho-oncologie. Environ 40 % des patients atteints de cancer subissent des conséquences physiques, cognitives et psychologiques à long terme de leur cancer et de ses traitements.. Les séquelles courantes comprennent la douleur, la fatigue, mais aussi la détérioration des fonctions cognitives, la détresse psychosociale, l’anxiété et la dépression, qui peuvent entraîner des limitations dans les activités quotidiennes et des restrictions dans la participation sociale, avec une qualité de vie appauvrie.

Un autre aspect psychologique fortement remis en question est la prise de décision: le patient atteint de cancer et sa famille se retrouvent confrontés à différents moments faire face à des décisions thérapeutiques et de gestion de la vie quotidienne très complexes, nécessitant des outils capables d’appuyer le processus de prise de décision et de favoriser l’adaptation au changement d’image, de rôle et de vie imposé par la maladie. En effet, la tumeur, bien qu’elle affecte l’individu, se transforme inévitablement en maladie familiale impactant les relations et l’organisation de la vie familiale. Les preuves scientifiques montrent une incidence de 42 à 47 % d’anxiété et/ou de dépression chez les membres de la famille qui s’occupent ou ont soigné un patient atteint de cancer. La situation est en réalité encore plus complexe: un état de dépression est associé, dans un cercle vicieux, à d’autres aspects de la vie, notamment la qualité du sommeil, le statut d’emploi de l’aidant, les difficultés financières, la charge de prendre soin d’un proche malade.

De cette perspective émerge le rôle de la psycho-oncologie : un domaine qui combine la psychologie clinique avec la discipline de l’oncologie, s’adressant aux patients et à leurs familles dans une perspective intégrée. Le psycho-oncologue est le spécialiste qui, doté des ressources issues de la recherche psychologique, est en mesure de prodiguer les soins nécessaires pour guider le patient et sa famille dans la gestion plus fonctionnelle de la maladie, en contribuant activement aux traitements en favorisant le meilleur état. de la santé même en présence de la maladie. L’attribution correcte d’un sens à l’expérience négative de la maladie et à l’équilibre émotionnel peut faciliter les décisions.réduire le stress et ainsi contribuer à réduire l’inflammation associée au cancer en favorisant une meilleure qualité de vie.

La personnalisation des soins, la reconnaissance des soignants et l’accompagnement qui leur est dédié ce sont des éléments décisifs pour une guérison complète. En tant que psycho-oncologues, nous devons soutenir et promouvoir cette discipline, en mettant en œuvre la recherche et la psychologie clinique dans une perspective multidisciplinaire, pour offrir le meilleur soutien possible aux nombreuses personnes impliquées dans cette expérience difficile.

* Professeur de psychologie cognitive, directeur de la division Ieo Psycho-Oncologie, Milan

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