La réponse du Dr Massimo Mapelli

Cher lecteur,

son message m’a rappelé une phrase assez populaire, même attribuée par certains à Pablo Picasso et qui est devenue un slogan viral dans les années 70 et 80 dans les anciens hôpitaux psychiatriques de notre pays : « personne n’est normal de près ».

Si l’intention de cette expression est clairement de souligner à quel point il est beau et important de souligner la diversité et les particularités de chacun d’entre nous, même lorsqu’elles peuvent paraître « déviantes de la norme » (un hashtag comme #theworldisbeautifulbecauseit is different), sur le D’autre part je semble bien décrire une sensation, typique à la fois du médecin et du patient, qui survient presque ponctuellement à la fin d’une première visite cardiologique. Le sentiment qu’il est vraiment difficile de poser le diagnostic apparemment le plus simple : l’absence de toute forme de maladie cardiovasculaire.

D’après sa lettre, il ressort clairement qu’elle a subi un électrocardiogramme et un échocardiogramme Doppler couleur. La première a mis en évidence « des altérations non spécifiques de la repolarisation ventriculaire ». Il s’agit d’un « non-diagnostic » assez connu des professionnels et qui fait référence au fait qu’une partie déterminée du comportement électrique du cœur, analysé avec l’ECG, n’est pas parfaitement linéaire mais, comme cela arrive plus fréquemment chez les sujets atteints femelle, impliquent quelques petites vagues anormales. En tant que cardiologue, je peux vous assurer que lorsque le spécialiste écrit cette phrase, plutôt que sur les « altérations » alarmantes, il met l’accent sur le mot « non spécifique », pour indiquer qu’il ne s’agit pas d’une pathologie en soi. L’échocardiogramme, en revanche, est parfaitement normal en première lecture. Cependant, grâce au développement technique extrêmement rapide des nouvelles machines capables de réaliser l’échocardiogramme avec des détails extrêmement précis, un (léger ?) épaississement des cuspides des valves mitrale et aortique est mis en évidence. Bien qu’on ne puisse se passer d’une observation directe des images échocardiographiques, il est difficile d’imaginer qu’il s’agisse d’une donnée pathologique.

Alors je prends courage à deux mains et, défiant le principe de précaution, la médecine défensive, et last but not least la peur physiologique du patient que quelque chose ne va pas, j’essaie de formuler la plus difficile des conclusions : même de près tout est normal !

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