Cher Directeur Feltri,
des accidents comme celui survenu au bioparc de Caraglio, à Cuneo, où une petite fille de sept ans a été retrouvée mourante à deux mètres de profondeur dans l'un des lacs de la zone, sont de plus en plus fréquents. Comment cela peut-il arriver ? Nous sommes trop légers, distraits, peut-être aussi à cause de l'utilisation du téléphone portable, que nous avons désormais toujours entre nos mains. Peut-être que si nous accordions plus d’attention aux autres, en particulier aux enfants, de telles tragédies ne se produiraient pas aussi fréquemment. Je n'accuse personne, mais chaque jour, nous apprenons que des personnes se noient. Et cela signifiera quelque chose. Réveillons-nous. Il suffit d'un instant pour passer de ce monde à l'au-delà.
Diego Ferro

Cher Diego,
la perception selon laquelle il existe une augmentation exponentielle des accidents du type que vous signalez est en fait très répandue, puisque ces derniers jours, l'actualité nous a parlé d'adultes et d'enfants qui ont perdu la vie par noyade. Incurie, sous-estimation des risques, manque de précautions, inexpérience, ignorance, autant de causes se conjuguent pour donner lieu à des événements aussi sombres et dramatiques. Je voudrais souligner que ceux qui périssent souvent sont des personnes qui tentent de sauver la peau d'autres personnes qui se retrouvent en difficulté dans l'eau. C'est ainsi qu'est morte, par exemple, la grand-mère de 57 ans qui, à Vieste, s'est jetée à la mer pour sauver sa petite-fille de trois ans. Et il est probable que ce soit plus ou moins la dynamique qui a conduit à la mort d’une mère et d’un fils d’origine ukrainienne noyés dans le lac de Garde mardi dernier. Leurs corps ont été retrouvés à 18 mètres de profondeur. Peut-être que la mère a essayé de sauver son fils ou vice versa. Saurons nous un jour? Probablement pas.

La vérité est que les mers, les lacs, les ruisseaux, les rivières, les mares, les puits et les canaux de toutes sortes constituent des pièges potentiellement mortels. Les données le disent. Selon les données recueillies et publiées par l'Organisation mondiale de la santé, 320 000 noyades sont enregistrées chaque année et plus de la moitié des victimes ont moins de 25 ans.

En Italie, les victimes annuelles se situent entre 300 et 350, soit une moyenne de près d'une par jour. Des chiffres impressionnants. Nous sommes un pays entouré par la mer, donc un peuple qui aurait dû développer une certaine familiarité avec l'eau, connaissant ses dangers, mais plus de la moitié des Italiens ne semblent même pas capables de rester à flot dans les eaux profondes. Ce qui ne nous empêche pas de nous aventurer dans l’eau et d’adopter des comportements imprudents.

Les enfants sont les plus exposés au risque de noyade, pour lesquels il est également plus difficile de demander de l'aide. C'est pourquoi il est essentiel de sécuriser les piscines publiques et privées, de surveiller en permanence les enfants, notamment lorsqu'ils déambulent aux abords des piscines, de leur expliquer les dangers et de les éduquer. Mais l’éducation nous est également utile, et en premier lieu à nous, adultes.

Nos parents nous ont toujours dit qu'il était nocif de prendre un bain immédiatement après avoir mangé. Et nous nous sommes arrêtés à cette règle, convaincus d'avoir appris tout ce qui était nécessaire. Ce n'est pas sufisant. Il existe d’autres normes comportementales salvatrices, peut-être encore plus importantes. La principale est peut-être qu’il ne faut jamais entrer seul dans l’eau.

Quant aux enfants, le fait qu'ils soient équipés de gilets de sauvetage et d'accoudoirs ainsi que la présence de sauveteurs dans la piscine et sur la plage ne sont pas des garanties suffisantes qui peuvent nous permettre un moment de distraction. L'attention doit être constamment concentrée sur l'enfant.

Les lacs sont particulièrement risqués, même en restant dans des eaux peu profondes, comme les rivières. Dans la grande majorité des cas, ils ne sont pas adaptés à la baignade, pourtant on s'en fout des interdictions et parfois ce choix nous coûte la vie.

Si l'on veut réduire le nombre de victimes, il faut prendre conscience que se baigner n'est pas un jeu et que l'eau, tout comme

le feu peut tuer. La plongée n'est amusante et agréable que lorsque l'on a pris soin de sa propre sécurité et de celle des autres, évitant ainsi de transformer une journée à la plage ou au lac en une véritable tragédie.

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