La connaissance est comme un ballon : plus on souffle à l’intérieur, plus elle gonflera, mais plus sa surface externe augmentera et elle entrera en contact avec ce qui se trouve au-delà.
Ils peuvent être considérés deux modèles (parmi on ne sait combien d’autres) pour décrire les connaissances. Un celui de fromage avec des trous et l’autre celui de ballon. La première décrit la connaissance comme, en fait, une sorte de gruyère, avec des trous à combler, qui représentent ce que nous ne savons pas encore : quand nous les aurons tous remplis, notre connaissance sera complète. L’autre modèle imagine plutôt que nous soufflons de la connaissance, comme si c’était de l’air, dans un ballon : plus nous soufflons, plus le ballon se gonflera, plus notre connaissance sera grande. Dommage que ce modèle prévoie aussi que plus le ballon se gonfle, plus sa surface externe augmente et donc aussi que nos connaissances entreront dans un rapport toujours plus large avec ce qui se trouve au-delà (c’est-à-dire à l’intérieur du ballon) : bref, plus vous en savez, plus vous savez que vous ne savez pas. Le cas des virus, dont il est question dans les pages du Corriere Salute du 23 avril 2023, s’inscrit bien dans ce modèle, car l’étude des virus qui se sont fait connaître, parce qu’ils sont mauvais, a progressivement conduit à la découverte qu’il existe bien d’autres bonnes, voire indispensables à notre vie et à l’évolution de notre espèce. De plus, leur étude pourrait mener au développement de nouvelles thérapies. Une vision qui aurait été presque inconcevable il y a encore peu de temps et qui a été rendue possible par les progrès et la contamination de différentes lignes de recherche, pas seulement dans le domaine biomédical.
Une nouvelle connaissance qui entre autres, comme nous l’a appris la pandémie de Covid, appelle aussi à un respect plus scrupuleux de l’environnement, car certains virus – pensez au Sars-CoV2, mais aussi au VIH – ne nous auraient pas inquiétés (et quel ennui !) si nous n’étions pas allés les déranger dans leur habitat naturel. Cela aussi fait partie de l’humilité du savoir, qui se nourrit de culture et de respect. Socrate l’avait prédit quelques millénaires à l’avance : je sais que je ne sais pas. Il n’est jamais trop tard pour apprendre votre leçon. Pour rester dans la Grèce antique,
Solon s’en souvient : Je vieillis en apprenant toujours beaucoup de choses.