Après un traitement par antibiotique, certaines personnes voient apparaître des plaques ou des boutons sur leur peau et pensent de ce fait qu’elles sont allergiques. Huit fois sur dix, c'est faux. L’éruption cutanée est souvent liée à l’infection elle-même et non au médicament.

Les véritables allergies aux antibiotiques restent rares. Parmi les cas suspects, seuls 17 % des adultes et 9 % des enfants sont confirmés par des tests d'allergie.

Quels sont les symptômes d’une allergie aux antibiotiques ?

Elle se manifeste de différentes manières : depuis l’apparition d’urticaire (plaques rouges qui démangent) jusqu’au bronchospasme avec difficultés respiratoires. Lorsque plusieurs organes sont touchés, l'anaphylaxie survient avec un gonflement de la gorge (angio-œdème) et parfois une baisse de la tension artérielle (choc anaphylactique). Parmi les décès dus à l’anaphylaxie, la cause la plus fréquente est le médicament.

Réaction allergique à un antibiotique : combien de temps après la prise ?

Une réaction allergique peut survenir dans l'heure qui suit la prise du médicament ou dans les quelques jours suivant sa prise. Dans certaines formes sévères et retardées, la peau devient nécrotique (syndrome de Lyell, syndrome de Stevens-Johnson…). Ces formes graves sont heureusement rares, de l’ordre de 1 à 3 cas par million et par an.

Les pénicillines (amoxicilline, etc.) sont en tête de liste des allergies

Parmi les classes d'antibiotiques potentiellement allergènes :

  • La famille de pénicillines (amoxicilline,ampicilline,oxacilline.);
  • La famille de quinolones (ciprofloxacine, lévofloxacine, etc.) ;

L’allergie aux macrolides (dont l’azithromycine actuellement testée contre le Covid-19) est plus rare. Lorsqu’on est allergique à l’un de ces produits, il est exceptionnel d’être allergique à toute sa famille.

Comment savoir si vous développez une réaction allergique à un antibiotique ?

Le diagnostic repose principalement sur un test cutané. En pratique, un extrait de l'antibiotique suspecté est déposé sur la peau du patient. S'il réagit, l'allergie est confirmée. Si le test reste négatif ne peut être exclu l'hypothèse d'une allergie. Un deuxième test est effectué, appelé « provocation ». L’extrait antibiotique est ensuite absorbé par voie orale, par étapes progressives, sous surveillance hospitalière.

Les deux tiers de les personnes allergiques aux antibiotiques ils réagissent au test cutané, un tiers au test de provocation. C'est pourquoi, pour établir un diagnostic, il est nécessaire de réaliser les deux tests, dans cet ordre.

L'allergologue conseille à ceux qui pensent à être allergique à un antibiotique dissiper tout doute en effectuant ces tests. Pour ce faire, contactez simplement votre médecin ou un allergologue privé. Celui-ci pourra vous orienter vers une unité hospitalière spécialisée. Il est important de vérifier que la personne est réellement allergique à un antibiotique car les solutions alternatives sont parfois plus toxiques et peuvent induire des résistances.

Allergie aux antibiotiques : que faire ? Quel traitement ?

Un traitement de désensibilisation est possible dans certains cas particuliers, notamment lorsque le patient ne peut se passer de l'antibiotique auquel il est allergique et qu'il n'existe pas de solution alternative. C'est le cas par exemple des enfants touchés par fibrose kystique ou encore les femmes enceintes atteintes de syphilis, pour qui la pénicilline est indispensable.

La désensibilisation consiste àhabituer progressivement le corps à l’allergène pour que vous ne le rejetiez plus.

Au cours de la journée, une douzaine de doses de sont administrées au patient.

antibiotique, en commençant par une quantité infinitésimale et en augmentant progressivement l'exposition. La désensibilisation est efficace, mais elle doit être répété avant chaque cycle de l’antibiotique incriminé.

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