Les citoyens et les politiques sont appelés à réagir contre le déclin du Service National de Santé

La santé publique n’est pas bonne. Les médecins manquent, les hôpitaux fuient, les listes d’attente s’allongent, les gens paient pour ne pas faire la queuecertains départements sont supprimés, des hôpitaux fusionnés, des maternités fermées, le gaspillage continue, la médecine territoriale en crise, la subsidiarité en désarroi, des prestations perdues. On s’habitue à son lent déclin dans l’indifférence générale. le principe de la grenouille bouillie de Noam Chomsky, linguiste et philosophe américain : la grenouille plongée dans l’eau bouillante saute immédiatement hors de la marmite, mais placée dans de l’eau froide lentement chauffée, au début elle s’adapte, mais lorsqu’elle bout, épuisée, elle peut ‘t sortir et finit inévitablement bouilli. La santé publique est la grenouille bouillie de notre temps. Nous vivons sa dégradation, nous nous adaptons à la perte des principes universels qui l’ont inspiré.

La santé publique mijote doucement entre notre paresse et celle du monde politique, sans sauter de la marmite. Nous vivons passivement sa détérioration, le harcèlement, la disparition des valeurs et de l’éthique, en silence, sans jamais réagir et proposer des remèdes. La santé publique perd en cours de route les principes de base qui l’ont inspirée : une assistance gratuite, universelle, égale pour tous. Le patient en difficulté essaie de s’en sortir, résout les problèmes de sa poche et se tourne vers le secteur privé: pour la santé prêts à dépenser. Mais tout le monde n’a pas de ressources financières et ils gardent les problèmes. Et tandis que les hôpitaux se serrent la ceinture et que les malades demandent de l’aide, les assurances proposent des polices santé avantageuses: ceux qui peuvent y souscrire, ceux qui ne peuvent pas cheminer avec une inégalité sociale évidente dans le traitement de leurs besoins. il est souhaitable que les choses puissent changer, mais le scepticisme est fort, d’autant plus que les objectifs politiques ne sont pas clairs.

Voulez-vous aller vers un renforcement du secteur privé ou croyez-vous encore au secteur public ? Voulez-vous économiser sur les investissements pour le service de santé publique parce que le secteur privé s’en occupera tellement ? Voulez-vous laisser les choses telles qu’elles sont ? Toutes les questions auxquelles il n’est pas facile de répondre. Ceux qui défendent le public devraient lever la têteprônant les bénéfices obtenus par cette approche, soulignant que dépenser pour le bien-être des citoyens est un investissement plutôt qu’une dépense, éd. l’État qui doit y penser à tous égards. Si les gens vont bien, le travail, l’emploi et l’économie s’améliorent. Là où les ressources sont rares, puisez dans d’autres postes de dépenses de votre budget et arrêtez la dégradation de l’aide publiqueassumant toutes les responsabilités, acceptant la présence du particulier, mais restant fier propriétaire à tous égards de la santé.

* ancien directeur général de l’Institut du cancer de Milan

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