La médaille en bois ? Dans le sport, il n'y a pas… – Le blog d'Antonio Ruzzo

1324 août

La médaille en bois ? Dans le sport, il n’y a pas…

« C'est dommage pour la quatrième place mais c'est le plus beau jour de ma vie… » Alors Benedetta Pilato au terme de sa première finale olympique du 100 mètres brasse, à un centième de seconde du bronze. Bénie de nom et de fait car ses larmes et sa sincérité devraient suffire à mettre fin à la polémique sur les « médailles en bois » qui n'existent pas dans le sport et que le président de la République Sergio Mattarella a décidé d'inviter au Quirinale avec un choix sans précédent d'or, d'argent et de bronze. Il y a 25 ou quatrièmes places récoltées par les Azzurri à Paris : premier des perdants ou dernier des gagnants ? Il ne devrait y avoir aucun doute. A certains niveaux le sport est fait pour gagner, avec cette idée qu'on se présente au départ, personne ne commence à penser à participer ou à penser à se faire battre. Mais dans le débat très rhétorique et quelque peu feel-good de ces derniers jours, il semble presque que la victoire soit devenue un détail négligeable, l'héritage d'un sport démodé, peu respectueux, peu inclusif, peu attentif à tous. ces logiques qui, honnêtement, avec le sport de compétition « n'entrent rien ou presque rien ». Gagner est l'essence du sport, la vraie, celle des athlètes, des champions qui, en compétition, ne cherchent pas d'alibis et n'accordent de rabais à personne, encore moins à eux-mêmes. Qui alors perd peut-être aussi parce qu'il y a toujours quelqu'un qui perd et parce que perdre est une option, mais seulement la dernière des options, la plus malheureuse, difficile à comprendre et difficile à accepter pour celui qui fait ce « métier ». Aller sur le terrain pour participer fait partie de la rhétorique d'un sport qui à certains niveaux n'existe pas, c'est une utopie qui se heurte à une réalité quotidienne faite de dévouement, de ténacité, d'obsession de l'entraînement, d'objectif d'être atteint, avec la discipline, la colère et les sacrifices que l'on s'impose pour réaliser son rêve. Demander Remco Evenepoel lorsqu'il a gravi au sprint la montée de Montmartre pour remporter sa deuxième médaille d'or après le contre-la-montre, il se serait également contenté d'une deuxième place « honorable ». Ou demander Thomas Cecon qui n'a pas dormi la nuit en pensant à cette médaille d'or au 100 m dos, l'aurait-il échangé contre une argent ou une bronze contre quelques heures de sommeil supplémentaires ? Quoi qu’il arrive, dans le sport, on joue pour gagner. La victoire et la défaite sont les deux faces de la vie et, malgré toute la rhétorique des bons sentiments, c'est comme ça que ça marche. C'est bien de gagner et c'est aussi utile (très utile) de perdre quand on s'est battu, combattu, quand on a tout donné jusqu'à la dernière goutte d'énergie. Tertium non datur. Et puis, comme il l'a dit Marcel Jacobsquatrième du 4×100 avec Matteo Melluzzo, Lorenzo Patta et Filippo Tortu à seulement sept centièmes du podium, « C'était mieux de finir dernier… »

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