0324 août
Evenepoel, deux médailles d'or dans l'histoire : même Belfagor ne peut rien faire
Double. Parce que c'est ce que dit le cyclisme cette année. Il y a ceux qui ont réuni le Giro et le Tour et il y a ceux qui se sont mis deux médailles d'or autour du cou aux JO : celle du contre-la-montre et celle de la course en ligne. De Tadej Pogacar à Remco Evenepoel la marche est courte, ou plutôt la même : ce sont deux champions absolus. Aujourd'hui, le Belge à Paris montre au monde entier les merveilles du cyclisme. La merveille du cyclisme olympique qui se court en embarquement, où les équipes sont ce qu'elles sont car à quatre il est difficile de tenir les courses à distance, où les radios ne crépitent pas, où on ne sait pas toujours ce que font les autres, quel écart il y a et combien ils s'organisent, derrière, devant qui sait… Remco Evenepoel il ne se pose pas beaucoup de questions. A une quarantaine de kilomètres de la ligne d'arrivée, il s'envole comme une fusée et, un à un, se débarrasse des rares qui tentent de résister. Fin. L'or devant deux Français, Valentin Madouas argent et Christophe Laporte bronze. Le Belge est le premier à remporter deux titres en cinq cercles, l'un sur route et l'autre en contre-la-montre, personne n'y est jamais parvenu et peut-être (sans peut-être) ce n'est pas un hasard. Avec lui ou contre lui. Le cyclisme ne connaît pas de demi-mesures Remco Evenepoel: victoires, défaites, triomphes, quelques revers. Jamais banal pour autant. Et aujourd’hui n’était certainement pas le jour d’une victoire normale. Il suffit de voir Paris applaudir les cyclistes. Jamais vu une telle foule sur la côte de Montemartre, jamais vu un tel spectacle, un écrin digne d'un roi qui se met derrière d'autres rois comme Mathieu van der Poel, Wout Van Aert, Julien Alaphilippe. Remco et les autres partent à la chasse mais en vain plus ou moins empêtrés dans des groupes, petits groupes qui ne trouvent pourtant pas de chance dans un circuit parisien digne d'un classique. Jusqu'aux derniers kilomètres, seul Maduas essaie de rester attaché, il essaie de faire vivre le rêve français, de ses fans qui voudraient le pousser, qui espèrent le voir résister jusqu'au bout. Mais il n'y a aucun moyen. Tout se termine à une dizaine de kilomètres de la ligne d'arrivée lorsque, dans l'avant-dernière ascension, Remco change de braquet pour partir à la conquête de l'Olympe. En fait non. Car à trois kilomètres et demi de là, le Belge doit composer avec le fantôme du Louvre qui apparaît devant lui lui causant une crevaison. La frayeur ne dure pas longtemps, juste le temps d'enfourcher un vélo de rechange et de se diriger vers la Tour Eiffel. Même Belphagor ne peut rien faire…