Des exercices ciblés et certaines disciplines réduisent les risques et aident le corps à conserver la souplesse et la mobilité qui ne sont à leur maximum que dans l’enfance
Quand on pense souplesse, on imagine le yogi avec les jambes derrière la tête ou le nouveau-né dont la maman change la couche en plaçant les hanches dans une position encore plus extrême qu’une ballerine faisant le grand écart. Mais être souple, c’est aussi, beaucoup plus simplement, se pencher pour enfiler des chaussettes ou prendre un objet sur une étagère en hauteur sans ressentir de douleur. Tant pour la vie de tous les jours que pour les sportifs, les mouvements qu’ils nécessitent sont innombrables et indispensables la flexibilité. Et pour pouvoir les réaliser, un certain entretien est nécessaire ce qui améliore la qualité de vie.
Test facile à domicile
Un simple test à domicile pour avoir une idée de comment on est, debout ou assis par terre, penchez-vous en avant et touchez vos orteils sans fléchir les jambes. Ceux qui réussissent ont probablement une bonne souplesse du dos et des membres inférieurs. un test qui évalue toutes les articulations ensemble, même s’il n’est pas spécifique, car il peut arriver que la souplesse de la colonne vertébrale puisse compenser la raideur des hanches ou inversement, explique Cesare Faldini, professeur titulaire d’orthopédie et de traumatologie à l’Université Université de Bologne et directeur de la Clinique d’orthopédie et de traumatologie de l’Institut Rizzoli de Bologne. La flexibilité est importante car protège le système musculo-squelettique de entorses et fractures. Lorsqu’une articulation arrive en fin de course, le ligament qui s’oppose au mouvement intervient : s’il est élastique, il absorbe l’énergie sans se rompre et arrête le mouvement sans créer de dommage, exactement comme l’amortisseur d’une voiture qui s’abaisse au freinage.
Pourquoi se former et comment
Flexibilité et mobilité ne sont pas synonymes. Le premier décrit la capacité des muscles à s’étirer, le second celle des articulations à bouger. Les articulations sont mobiles grâce aux ligaments qui sont souples, ainsi les deux caractéristiques s’additionnent, poursuit le spécialiste. A la naissance et dans la petite enfance, la souplesse et la mobilité sont à leur maximum, à tel point que les mauvaises chutes ne se résolvent généralement qu’avec une grande frayeur. Avec la croissance et le développement pubertaire, les ligaments se renforcent et perdent l’extrême souplesse de l’enfance. Cependant, ils restent très élastiques permettant aux jeunes de rester agiles. Plus vous vieillissez, plus le risque de fracture augmente à chaque fois que vous amenez avec force une articulation en fin de course, donc un entraînement est nécessaire.
Le bon sport
La flexibilité dépend de deux facteurs contrôlables, entraînement au mouvement et tonus musculaire, et elle est obtenue en favorisant l’allongement progressif des muscles ou l’étirement. Le yoga la discipline qui privilégie la flexibilité par excellence, ainsi que Pilates et les deux incluent des exercices qui renforcent les muscles. La musculation, en revanche, a tendance à réduire la flexibilité et à contracter les articulations. Ensuite, il y a un facteur incontrôlable qui affecte la souplesse : la laxité ligamentaire constitutionnelle. 10 à 20% de nos compatriotes en souffrent, mais cela n’a pas forcément une signification pathologique. C’est plutôt un compagnon de voyage qui a des avantages et des inconvénients : le principal avantage est que le patient laxiste a tendance à rester plus souple tout au long de la vie même avec moins d’entraînement, mais en paie un peu le prix avec une efficacité articulaire tellement moindre que chez les défavorisés concours. La laxité ligamentaire peut être compensée par l’entraînement : une augmentation de la masse musculaire qui a tendance à serrer l’articulation d’un patient normal compense la position d’un patient relâché. La laxité ligamentaire pathologique est une autre affaire, plus rare et liée à des maladies congénitales telles que le syndrome de Marfan ou la maladie d’Ehlers-Danlos qui dépendent d’une formation altérée du tissu conjonctif des ligaments.
Meilleur sommeil
Quelques petites études suggèrent qu’une flexibilité accrue est liée à une amélioration du sommeil et une réduction des douleurs au cou, ainsi qu’un risque plus faible de dépression, comme indiqué sur Journal européen de médecine physique et de réadaptation. Cette dernière corrélation est surtout forte en raison du lien entre flexibilité et entraînement physique constant et bien réalisé, explique le professeur Faldini. Ceux qui pratiquent une activité physique régulière en fonction de leur tranche d’âge, en plus de garder des muscles toniques, des ligaments souples et des articulations mobiles, produisent endorphines
: ces analgésiques naturels synthétisés par l’organisme aident à réduire la douleur, à stabiliser l’humeur et à réguler le rythme veille-sommeil. En matière d’activité physique, l’une des questions les plus fréquemment posées est la suivante : avant l’entraînement, il faut y consacrer quelques minutes élongation
? En général, il doit être pratiqué avant le début d’une activité sportive pour « préparer » les articulations et favoriser le mouvement afin d’éviter les contractures et foulures qui sont les conséquences typiques d’un effort. La souplesse est en effet l’objectif d’entraînement des sportifs de compétition car tout acte d’accélération et de freinage rapides nécessite de la souplesse au début et à la fin de chaque mouvement pour préserver l’intégrité des articulations, des capsules articulaires et des ligaments.