Sans le travail des laboratoires, il n’y aurait pas de données fondamentales pour la santé publique
A la base des stratégies de prévention et d’intervention contre les maladies infectieuses existent les systèmes de surveillance de la propagation des micro-organismes responsables de ces pathologies. La surveillance est basée sur la détection de micro-organismes et réalisée par les Laboratoires de Microbiologie et de Virologie et ces données sont souvent oubliées. Il faut souligner, ainsi que rappeler, que lorsque l’on parle de propagation de virus (on l’a vu à l’occasion du Sars-CoV2, Monkey pox, RSV, HIV, Papillomavirus) et de bactéries (Streptococcus A, Bacteri multidrug-resistant , agents étiologiques de la Tuberculose, des Maladies Sexuellement Transmissibles et bien d’autres) dont nous parlons données fournies par la recherche, la détection et le typage des micro-organismes par les microbiologistes.
Nous sommes habitués à lire des tableaux et des pourcentages qui nous disent à quel point ce virus ou cette bactérie est répandu mais aucun organisme en charge, qu’il soit national comme le ministère de la Santé ou l’Istituto Superiore di Sanit (ISS) ou international comme le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pourrait produire des rapports s’ils ne recevaient pas les données des seuls habilités à les détecter par les enquêtes compétentes ou les Laboratoires de Microbiologie et de Virologie. Il suffit de penser que si les laboratoires ne fournissaient plus soudainement les données sur les micro-organismes trouvés, la propagation des virus et bactéries pathogènes qui pourraient compromettre la vie de chacun d’entre nous ne serait automatiquement plus connue et surtout il n’y aurait plus aucun élément pour intervenir adéquatement à la fois sur le front de la prévention primaire et secondaire et sur celui des thérapies anti-infectieuses. Aucun microbiologiste n’émettrait une telle menace, mais soyez assurés qu’être la pierre angulaire du système avec la collecte de données peut-être une certaine reconnaissance de la gestion et des ressources devrait être envisagée et non dans un panier commun mais avec des fonds ad hoc.
Par exemple, pour la création du Plan national de lutte contre l’antibiorésistance (PNCAR) 40 millions d’euros sont alloués par an depuis trois ans mais sans définition précise de la manière dont cet argent sera distribué. Il serait bon et juste qu’à la table où se discutent, et se discuteront, les attributions des fonds les microbiologistes étaient représentés et pouvaient décider avec les autres acteurs du Plan une juste répartition afin de pouvoir mettre en œuvre les technologies disponibles aujourd’hui pour la détection des micro-organismes et éventuellement aussi l’augmentation des ressources humaines plus que jamais nécessaires dans un monde où les épidémies/pandémies sont une triste réalité. Nous ne voudrions pas paraphraser un vieux slogan mais pas d’argent, pas de rendez-vous pourrait être efficace.
* Président de l’Association Italienne des Microbiologistes Cliniques (Amcii)