On discute de la nécessité d’adopter des politiques publiques fondées sur des données probantes
Est-il plus important d’exporter la science ou la démocratie ? Ou plutôt, pour convaincre les citoyens européens et non européens qui doutent des systèmes libéraux occidentaux, il est plus efficace promouvoir les droits légaux et civils, les revenus et les réussites en matière de soins de santé, ou mettre en œuvre un principe empirique basé sur la participation directe aux choix publics, la transparence des données, de l’expertise et des preuves, connu sous le nom de politiques publiques fondées sur des preuves ? Cette question sera le fil conducteur d’un sommet citoyen international pour un projet de gouvernement paneuropéen Démocratie, écologie et liberté au-delà des frontières qui, avec les associations EUmans et European Alternatives, se tiendra à Gdansk (Pologne) du 17 au 19 mars.
Les sujets de discussion porteront sur droits civiques et libertés individuelles dans le domaine scientifique et ira de la politique climatique européenne sur les énergies fossiles à l’égalité des sexes, en passant par l’utilisation des cellules souches, l’application du génie génétique, les directives de traitement anticipé jusqu’aux outils de la démocratie numérique et de l’intelligence artificielle citoyenne. Une abondante littérature scientifique a démontré l’impact négatif de la désinformation sur le web et les réseaux sociaux, susceptible d’alimenter la méfiance à l’égard des institutions politiques, sanitaires et scientifiques. Qu’il suffise de rappeler les fake news qui ont précédé le Brexit, l’assaut de Capitol Hill, jusqu’à la campagne de désinformation sur les vaccins anti-Covid. Les poussées populistes et nationalistes ne peuvent pas être recomposées avec des solutions descendantespuisque, comme le suggère le cas des vaccins, l’information institutionnelle est rejetée par un sentiment répandu anti-establishment. Associer les citoyens à des formes de démocratie directe, grâce aux outils numériques et à l’Intelligence Artificielle, pourrait être une stratégie gagnante.
Il faut se souvenir en Italie le cas du chatbot de l’Ass. Coscioni qui répond à des questions bioéthiques pertinentescomme globalement le succès du chatbot GPT, capable de produire des projets de recherche, des cursus, des essais thématiques, des plans financiers, selon le style demandé par l’utilisateur. Le temps n’est pas loin où nous aurons une application pour la démocratie qui nous permettra d’activer des initiatives populaires au niveau de l’UE. L’objectif, rappelons-le, n’est pas la démocratie directe, mais celui de confronter les citoyens et les experts, d’impliquer les citoyens dans le processus délicat de l’architecture des choix publics, amendée par des erreurs systématiques de jugement (biais) grâce à sciences cognitives, fondée sur des preuves et des données contrôlées, une planification transparente, des objectifs mesurables et des évaluations continues. L’avenir dans la science de la démocratie.
* Histoire de la Médecine, Université S. Raffaele Milan et Cnr CID-Éthique