Un problème pour lequel des interventions structurelles sont nécessaires
Les besoins en santé mentale ont augmenté au cours des 15 dernières années, amplifiés pendant et après la pandémie avec conséquences à distance notamment sur les adolescents, les jeunes adultes et les femmes; ce sont en partie des besoins encore indéfinis, en fait un priorités de santé publique. Pourtant la politique a fait et fait trop peu, elle n’ignore pas mais néglige certainement la santé mentale. Nous assistons à interventions non coordonnéesfragmenté sous les pressions corporatistes avec des solutions palliatives et temporaires (bonus), au lieu d’interventions structurelles et d’actions coordonnées de prévention, de culture et d’éducation à partir des écoles. Un fond d’indifférence collective qui ne se réveille qu’à l’occasion d’événements dramatiques ou des nouvelles sur la criminalité, lorsque les journalistes et les politiciens se demandent pourquoi il n’a pas été possible de prévenir.
Le réseau des services publics de santé mentale est de plus en plus pauvre et appauvripeu capable d’intercepter la détresse mentale surtout chez les jeunes, énormément sous-financés par rapport à d’autres pays européens à revenu élevé (3% vs 10% du Fonds Santé). Pour cette raison, il est essentiel de revoir le secteur à 360 et d’activer la coordination des activités indispensables pour garantir des normes de qualité et des procédures de diagnostic, de traitement et d’assistance d’une efficacité prouvée et basées sur des preuves scientifiques qui garantissent des résultats concrets partagés à travers un nouveau projet national de santé mentale et une agence nationale de coordination. Dans le passé, il y a 45 ans, la politique soutenait et encourageait des idées brillantes qui se sont concrétisées avec la Loi 180mais depuis lors, pour citer Brecht, nos forces ont diminué, après avoir travaillé pendant tant d’années, nous sommes maintenant dans une condition plus difficile qu’à nos débuts.
La voix de la santé mentale s’est estompée en un bourdonnement, nous ne pouvons pas l’ébranlerd’agiter les consciences, de la remettre au premier plan, à l’attention et à l’intérêt de la politique et de l’opinion publique. Nous ne pouvons pas rejeter la faute uniquement sur les politiciensnous aussi les opérateurs devons assumer la responsabilité de n’avoir pas su élever nos voix de manière unifiée, victimes de notre propre corporatisme, de conflits théoriques (dépassés par l’évidence scientifique), de manque de pensée unificatrice capable de construire un récit utile pour rassembler les théories et les pratiques de la santé mentale d’une manière compréhensible pour tous. Les cardiologues et les oncologues ont réussi, nous les psychiatres n’avons toujours pas. Nous n’avons toujours pas trouvé les mots justes pour communiquer avec le monde, sur la façon dont nous nous promouvons, nous protégeons et nous nous devons prendre soin de la santé mentalesur sa valeur pour la communauté. Le gouvernement qui aura la détermination de déclarer la santé mentale comme un droit fondamental des personnes laissera un héritage de civilisation aux générations futures.
* Directeur émérite Neurosciences Fatebenefratelli, Milan, co-président NeuroPsicoFarmacologia It.