Les chiffres de ces pathologies sont impressionnants et méritent une attention plus constante
De la bronchite du pape François à la pneumonie de Silvio Berlusconi en passant par celles causées par la pandémie, on n’a jamais autant parlé de maladies respiratoires. En fait, ils ont toujours été avec nous, c’est juste qu’ils étaient moins connus du public. Certains chiffres peuvent vous aider à vous faire une idée. Selon les données pré-pandémiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans nos régions européennes, ils sont enregistrés chaque année 41,3 millions de cas de BPCO (Pneumopathie Chronique Obstructive) avec 349 000 décès, 43,5 millions de cas d’asthmeavec 17 000 morts, 947 000 pneumonies et bronchitesavec 273 000 décès (beaucoup d’entre eux seraient évitables par la vaccination), 726 000 cancers du poumonavec 464 000 décès, 126 millions de cas de tuberculoseavec 26 000 morts, 761 000 maladies pulmonaires interstitielles (comme la fibrose pulmonaire), avec 25 000 décès, et la liste pourrait s’allonger encore et encore.
Des données très différentes et bien plus dramatiques concernent la propagation des maladies respiratoires, infectieuses et non infectieuses, les taupes Pays aux économies moins avancées et en développement. Plusieurs facteurs influencent cette situation épidémiologique : l’augmentation de la durée de vie moyenne e la sensibilité accrue des personnes âgées aux maladies respiratoires, la croissance de la population fragile qui est porteuse d’autres maladies comme les maladies cardio-vasculaires, les maladies chroniques comme le diabète, les maladies tumorales (par exemple celle de Silvio Berlusconi), les maladies inflammatoires et auto-immunes. Mais ils jouent aussi un rôle déterminant l’impact de la pollution de l’air (selon l’OMS, il cause chaque année 4,2 millions de décès prématurés dans le monde), le changement climatique et la croissance sans cesse croissante de la résistance aux antibiotiques, en grande partie en raison de leur abus et de leur mauvaise utilisation.
Les poumons sont un filtre et un grand carrefour pour tous les organes et systèmes de notre corpsils filtrent les 29 000 litres d’air que nous respirons chaque jour et toute la circulation sanguine, ils sont le seul organe en contact direct avec le monde extérieur par les voies respiratoires, ils ont une forte connotation immunologique (ce qui en fait une cible majeure des maladies inflammatoires diverses ), sont souvent affectés par des maladies qui surviennent dans d’autres organes et ils peuvent également être des cibles de toxicité médicamenteuse, dont de nouvelles thérapies moléculaires pour certaines tumeurs ou maladies rhumatologiques. L’élaboration des politiques de santé et leur financement doivent s’appuyer sur de telles données épidémiologiques, compte tenu de l’importance qu’elles revêtent aujourd’hui les services de médecine interne et de pneumologie dans nos soins de santé.
* Pneumologie et Médecine Hôpital San Giuseppe MultiMedica, Milan; Université de Milan