Quel crédit devons-nous accorder à la dignité comme critère de évaluer éthiquement le comportement des gens? La question fondamentale est de savoir qui a le pouvoir de proclamer ce qui promeut ou blesse la dignité d’une personne. Définir la dignité d’autrui peut être un exercice de paternalisme flagrant. Nous voulons que nos sœurs vivent dans la dignité : le programme proclamé par le Ministère de la répression du vice et de la promotion de la vertu en Iran. Le recours à la dignité est également adopté par les visions éthiques fondamentalistes. Contrairement à la dignité, les comportements non partagés sont condamnés. Dans ces cas, la dignité, définie unilatéralement, devient un critère d’exclusion de certains choix individuels. Nous sommes face à la dignité définie d’en haut, c’est-à-dire : je te dis ce qui est digne ou non pour toi.

Une autre dimension importante est la largeur du regard qui définit la dignité. Les problèmes complexes peuvent être disséqués en parties plus petites, dans lequel l’attention se concentre exclusivement : celui d’intérêt est identifié comme porteur de dignité, les autres ignorés. La complexité des décisions cliniques fait prendre conscience que les situations difficiles impliquant de multiples protagonistes – cliniciens, patients, soignants, administrateurs de santé – nécessitent une comparaison approfondie. Plus encore : ils nécessitent une compétence communicative, telle que définie par la conférence de consensus ISS : Guidelines for the use of Narrative Medicine in the clinic-care setting. Les comités de pratique clinique sont depuis longtemps identifiés comme des lieux idéaux pour cette discussion constructive et pour un chemin vers une décision partagée. Il faut des structures qui se démarquent comme lieu d’écoute, de rencontre et d’échange d’expériences.

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