Le 31 mai, cérémonie annuelle dédiée au financement de la recherche scientifique par la Fondation : « Cas de cancer en augmentation, il faut investir dans la prévention. Un cancer sur trois peut être prévenu avec de bonnes habitudes de vie »

Les experts l’avaient prédit il y a quelque temps : face au vieillissement généralisé de la population dans le monde, et en particulier en Italie, les cancers vont augmenter de façon exponentielle. Les estimations les plus récentes le confirment : un Italien sur trois aura un cancer au cours de sa vie et de nouveaux cas dans notre pays se multiplient. En 2022, presque tous étaient enregistrés 400 mille. « Au fil des années, d’une part les dommages à l’ADN s’accumulent ce qui favorise la formation de masses cancéreuses, d’autre part la capacité de l’organisme à réparer les cellules diminue – rappelle-t-il. Paul Véronèse, président de la Fondation Umberto Veronesi, engagée depuis sa création en 2003 dans la prévention et le soutien à la recherche scientifique —. Ici parce que le danger de tomber malade augmente avec l’âge, mais chacun de nous peut faire beaucoup pour limiter le risque: une « cure » quotidienne basée sur de bonnes règles d’or, facile et sans frais. C’est-à-dire suivre un régime alimentaire sain, faire de l’exercice régulièrement, lutter contre le surpoids et l’obésité, ne pas fumer et limiter la consommation d’alcool».

Le projet UMBERTO

Il a maintenant été amplement démontré par de nombreuses études, à l’échelle mondiale, que plus d’un tiers des tumeurs ne se développeraient pas face à des modes de vie corrects. Les spécialistes le répètent depuis des années, mais le message peine à se transformer en engagement concret. En effet, les mauvaises habitudes dans notre pays sont de plus en plus répandues : 33% des adultes sont en surpoids, 10% obèses, 24% fumeurs, un tiers sont sédentaires. Et les statistiques sont alarmantes pour les enfants et les adolescents également. Il découle de ces prémisses le projet UMBERTOdéveloppé par la Fondation Veronesi (qui le soutient avec plus d’un million d’euros en cinq ans) e IRCCS Neuromed de Pozzilli. « Face à cette situation, il est essentiel d’investir des ressources non seulement pour améliorer les thérapies et le diagnostic des tumeurs, mais aussi pour prévenir leur apparition – souligne Paolo Veronesi -. Il est urgent d’étudier et de valoriser le rôle des modes de vie, notamment en ce qui concerne habitudes alimentaires. Fondazione Veronesi fête ses 20 premières années, nous avons toujours soutenu le travail des chercheurs les plus brillants qui s’engagent à la fois en termes de traitements innovants en oncologietant dans le domaine de nutrigénomique et de la prévention». La nutrigénomique est la science qui étudie la relation entre le patrimoine génétique et l’alimentation, comment les molécules que nous introduisons avec l’alimentation influencent nos gènes et donc notre santé, à la fois positivement et négativement.

Nutrigénomique et prévention

« La nutrigénomique va de pair avec la prévention, notamment des maladies cardiovasculaires, cérébrovasculaires et cancéreuses chroniquesresponsable des trois quarts des décès dans les pays développés – explique-t-il Marialaure Bonaccio, épidémiologiste à l’IRCCS Neuromed et coordinateur du projet UMBERTO —. Une bonne hygiène de vie est la première arme dont chacun dispose pour lutter contre la plupart des maladies et l’objectif que nous nous fixons est de comprendre comment les « bonnes habitudes » (surtout alimentaires) peuvent vraiment influencer notre risque à long terme de développer un cancer, en particulier le sein, le côlon et la prostate, les plus fréquents ». Concrètement, le projet utilise une plateforme informatique, une biobanque et une base de données explorer la relation entre la nutrition et le cancer, en mettant l’accent sur diète méditerranéenne, le modèle incontesté d’une alimentation saine et équilibrée. A tel point qu’il était déjà reconnu en 2010 comme Unesco Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité précisément en raison de ses qualités bénéfiques indiscutables. « Presque tout ce que nous savons sur l’alimentation et le cancer provient d’études épidémiologiques internationales approfondies – conclut Bonaccio -, la nouveauté d’UMBERTO est qu’il est plutôt basé exclusivement sur la population italienne et, plus précisément, sur la base de données du studio Moli-sani (actif depuis plus de 20 ans et continuellement mis à jour) qui contient des informations cliniques et comportementales de plus de 25 000 citoyens de Molise. UMBERTO est l’une des toutes premières études sur la nutrition et le risque de cancer basée sur une population méditerranéenne».

L’événement annuel : la remise des prix

Mercredi 31 mai à 11h, à l’Université de Milanla cérémonie annuelle de la Fondation Umberto Veronesi dédiée au financement de la recherche scientifique se tiendra avec l’attribution de 160 médecins et chercheurs italiens et étrangers. Ils interviennent entre autres Franco Locatelli et Pier Giuseppe Pelicci, des experts faisant autorité dans la recherche scientifique de pointe. Pour l’année 2023, il y a 141 bourses de recherche pour les scientifiques post-doctoraux et 19 bourses de formation et de spécialisation. A ce nombre s’ajoute la prise en charge de École européenne de médecine moléculaire, un établissement d’enseignement supérieur dans le domaine biomédical qui accueille 173 doctorants, le financement de 16 projets de recherche, 2 projets internationaux, 4 protocoles de traitement en oncologie pédiatrique et 2 plateformes internationales de recherche et de traitement. Les trois lauréats de la sixième édition du Prix Fondazione Umberto Veronesi ont également été récompensés : Tommaso Colangelo, Maria Grazia Filippone et Francesco Antonica. Sur le site de la Fondation, la liste complète des chercheurs et projets financés.

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