2224 décembre
Une tribu qui résiste (au froid)
C'est trop facile de faire de la moto en été. Même courir et faire du vélo, c'est trop agréable de profiter de l'air frais quand les gens s'écrasent dans la rue et qu'une partie du monde halete dans la file d'attente des voitures. C'est trop simple de s'entraîner en mars, avril, mai quand la météo vous sourit, les journées sont lumineuses et quand les arbres poussent. Cela ressemble à une publicité. C'est trop facile d'enfiler un t-shirt, un short, une paire de chaussures et c'est parti. Mais quiconque roule à moto, court ou fait du vélo se présente sérieusement en hiver. Ou plutôt, vous pouvez l'apercevoir. Pantalon long, chemise, une autre chemise, sweat technique, gants, chapeau, bandana… juste l'espace qui reste pour voir où on met les pieds et respirer. Une fente, plus ou moins semblable à celle utilisée par les soldats pour passer le canon de leur fusil et se défendre de l'ennemi. Et l’ennemi, c’est le froid. L'humidité qui se transforme en glace dans la vallée du Pô, vous gèle les poumons, fait s'embuer la visière de votre casque, gèle votre bonnet en laine, fait patiner vos chaussures et (pire) les roues de votre moteur bicylindre. Mais allons-y. Moins, beaucoup moins, mais c'est parti. Et la tribu devient une petite tribu. Des gens qui transpirent et luttent, des gens qui ne veulent vraiment pas prendre la voiture. Bien sûr, il s’agit parfois d’un tourment, d’une souffrance inutile, peut-être d’une fixation. Mais tu veux mettre. Vous voulez mettre la fierté et la vanité de faire partie d’une minorité qui résiste. Un de mes amis, qui possède une moto allemande et ne l'arrête jamais, dit que l'hiver est une saison merveilleuse car elle permet de comprendre la différence entre un motocycliste et le propriétaire d'une moto. Et ça s'applique à tout le monde