A l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, le psychologue clinicien de San Raffaele attire l'attention sur le rôle crucial des institutions pour garantir un accès plus large et plus rapide aux soins psychologiques
A l'occasion de Journée mondiale de la santé mentale, il est important de réfléchir à la manière dont les institutions peuvent intervenir de manière concrète pour faire face à la détresse psychologique, améliorer l’accès aux soins et soutenir le bien-être des personnes. En Lombardie, la loi régionale du 25 janvier 2024, n. 1, représente une étape importante dans cette direction, avec la création du Service de psychologie de soins primaires. Ce service, créé dans le but de répondre en temps opportun aux besoins psychologiques de la population, s'intègre au travail des médecins généralistes, des pédiatres et des professionnels de la santé mentale.
La capacité de intercepter tôt les signes d’inconfortjoint à un système capillaire de diagnostic et d'intervention, représente unopportunité cruciale d’améliorer la santé mentale de la populationoffrant un un accès plus facile aux services. La présence du psychologue dans les maisons communautaires, la possibilité de services à domicile et le recours à la télémédecine pour atteindre les personnes les plus isolées garantissent une attention particulière à celles qui ont souvent plus de difficultés à accéder aux soins. Cette approche intégrée représente également un moyen de prévenir une médicalisation excessive qui, dans d’autres contextes, comme aux États-Unis, a conduit à l’abus de drogues et à des diagnostics inexacts. Diagnostic mentalEn effet, il ne repose pas sur des tests biologiques, mais sur le récit subjectif des patients. Cela rend le processus de diagnostic complexe et délicat, nécessitant de l’écoute et du temps de la part des professionnels. Si cela est effectué correctement, le diagnostic peut donner au patient une compréhension profonde de son inconfort et lui indiquer la voie thérapeutique la plus appropriée; au contraire, si elle est hâtive ou inexacte, elle peut conduire à un traitement inadéquat, à une stigmatisation et à une perception déformée de soi.
Environ 5 % de la population souffre de troubles psychiatriques grave mais se rapprochant des limites de la soi-disant normalité, la distinction devient plus floue. Outre les mesures législatives, il est donc essentiel que la société et les professionnels de la santé mentale travaillent pour réduire le risque de diagnostics hâtifsfavorisant plutôt les interventions de prévention et de soutien qui respectent la complexité individuelle de chaque patient. Dans ce contexte, La loi lombarde renforce le rôle du psychologue dans les soins primaires, permettre des interventions sélectives et ciblées destinées aux groupes à risque, tels que les enfants et les adolescents. Des initiatives telles que Milano4Mentalhealth s’amplifient également dans la même direction l’importance de la santé mentale comme priorité collectiveen soutenant la diffusion d’informations et la création de réseaux de soutien pour promouvoir une culture du bien-être psychologique accessible à tous.
Journée mondiale de la santé mentale nous rappelle à quel point un engagement constant pour améliorer l’accès aux soins psychologiquesmais aussi pour éviter une médicalisation excessive ce qui peut compromettre considérablement la vie des patients. Les initiatives, comme celles adoptées en Lombardie, doivent viser à équilibre entre soins ponctuels et respect de l'individualité de chacunassurant un approche humaine et réfléchie cela ne « traite » pas simplement les symptômes, mais prend en charge la personne dans son ensemble.
*Professeur agrégé et spécialiste en psychologie clinique à l'Université Vita-Salute San Raffaele de Milan. Chef du Service de Psychologie Clinique de la Santé de l'Hôpital IRCCS San Raffaele. Fondateur et Président de « Salute allo Specchio » ETS.