Des visites et même des opérations pourraient être simulées. Outre la formation et la recherche, d’autres applications intéressantes pourraient concerner les patients
Le téléphone du médecin de garde sonne : Bonsoir, j’appelle du service d’urologie car le patient du lit 7, qui a été opéré aujourd’hui, dit qu’il ne se sent pas bien et qu’il a une tension artérielle basse. Pouvez-vous venir lui rendre visite?. Notre équipe d’intervention d’urgence est immédiatement alertée. Nous nous précipitons dans la chambre du patient et, après une courte visite, nous confirmons la situation clinique qui nous a été décrite : que faire ? Après une consultation rapide, nous décidons de nous rendre au bloc opératoire pour effectuer une ré-intervention urgente. Finalement, le patient va mieux et nous savons que nous avons pris la bonne décision clinique. À ce stade, nous supprimons les spectateurs et les gants tactiles, nous les plaçons sur la table devant le canapé et on prend un café avant de commencer à aborder un nouveau scénario clinique.
C’est ce qui pourrait arriver si le métavers entrait de façon routinière dans les parcours pédagogiques du corps médical. Mais qu’est-ce que le métaverse exactement ? Dans le dictionnaire Oxford, il est défini comme un espace de réalité virtuelle dans lequel les utilisateurs peuvent interagir avec un environnement généré par ordinateur et avec d’autres utilisateurs, bien qu’il n’existe toujours pas de définition officielle et partagée. Sa principale caractéristique est de combiner des aspects typiques des médias sociaux et de la réalité virtuelle et augmentée. A ce jour, il existe déjà plusieurs métaverses actives et avec de vrais métiers, comme les voyagistes ou les métaverses event managers. Outre les applications possibles dans la formation et la recherche clinique, il pourrait y avoir d’autres champs d’application intéressants en médecine, comme le démontrent diverses études internationales et expériences de terrain.
En particulier, on pourrait créer un jumeau numérique des espaces péri-opératoires, pour permettre aux patients, via leurs avatars, de visiter en amont les lieux qu’ils traverseront et de se familiariser avec eux. Sans surprise, les experts s’accordent à dire que la préparation psychologique des patients est en mesure d’améliorer les résultats postopératoires, en réduisant les niveaux de stress, avec de meilleurs résultats. Cela pourrait être essentiel pour les patients fragiles, organisant ainsi pour eux un accompagnement à l’expérience du bloc opératoire. Dans le cas des enfants, un voyage dans une histoire pourrait être envisagé avec des sons, des couleurs, des espaces et des rythmes (virtuels) dédiés, afin de les aider à affronter avec plus d’insouciance tout séjour à l’hôpital ou chirurgie.
Personne ne sait réellement comment le métaverse va se développer dans les années à venir, cependant, le défi est très fascinant. Comme cela arrive avec notre technologie quotidienne où nous pouvons difficilement imaginer d’autres fonctions pour un téléphone portable, un ordinateur ou une tablette, mais lorsqu’un nouveau modèle sort, nous sommes toujours surpris qu’il y ait de nouvelles fonctionnalités, le même processus se déroule dans le domaine médical. C’est pourquoi il devient nécessaire de comprendre quels outils peuvent aider nos patients et comment apprendre à les utiliser de la manière la plus bénéfique possible.