Sans aidants familiaux, sans maintien à domicile ni même la possibilité de payer un RSA, ils finissent par rester en service plus longtemps que nécessaire
Les nouvelles nous disent que nos hôpitaux sont tellement pleins qu’ils risquent de s’effondrer. Les causes connues sont le manque de personnel et de lits, le mauvais filtrage des aides territoriales. La moins connue vient du phénomène de personnes âgées solitaires, que sans aidants familiaux, ni aide à domicile et même pas la possibilité de payer un RSA, ils finissent par stationner en service plus que nécessaire. Une enquête menée par Fadoi, la fédération des internistes hospitaliers, révèle en effet que la moitié des hospitalisations concernent des patients de plus de 70 ans et dans plus de 50 % des cas, ils restent dans le service environ une semaine de plus que la date de sortie indiquée par le médecin. Se concentrer sur le million d’admissions par an dans les services médicaux qu’ils font 2,1 millions de journées d’hospitalisation abusive, pour un coût de 1,2 milliard d’euros.
Des chiffres appelés à beaucoup augmenter si l’on évalue également le phénomène pour les 4 autres millions d’hospitalisations dans les différentes spécialités médicales. Bien qu’il faille noter que les personnes admises dans nos services sont des patients âgés complexes, 75,5% restent à l’hôpital de manière inappropriée car ils n’ont aucun membre de la famille capable d’aider à la maison, alors que pour 49% il n’y a pas de possibilité de saisir un RSA. 64,3% le poursuivent en raison de l’absence de structures intermédiaires de santé dans la zone, tandis que 22,4% ont des difficultés à activer l’Adi (aide intégrée à domicile). Autrement dit un mélange entre un manque d’assistance sociale et un manque de prise en charge par les services de santé locaux. Par rapport à la première, l’enquête de Fadoi devrait conduire à une réflexion sur l’efficacité d’un système davantage basé sur laencaissement de chèques – 25 milliards de l’INPS plus 3,4 apportés par les Communes – et de services, comme cela se fait plutôt dans de nombreux pays d’Europe du Nord, avec des bénéfices maintes fois vantés.
Mais à l’origine de ces hospitalisations prolongées au-delà des besoins médicaux il y a aussi un manque manifeste de services de santé territoriaux intermédiaires. Les recettes financées par le Pnrr, comme maisons communautaires et hôpitaux ils naissent déjà vieux, car là où ils sont présents depuis des années, les choses ne semblent pas s’être améliorées, comme l’a montré l’expérience de la pandémie. Au lieu de cela, il faudrait rassembler les forces déjà présentes sur le terrain et les doter d’une direction. De même qu’il est nécessaire d’avoir des parcours domicile-territoire-hôpital-post-réadaptation-aide à domicile clairs et simplifiés, en évitant de créer de nouveaux parcours du combattant pour les patients et les opérateurs. L’espoir que la réforme des aides territoriales se poursuive avec la relance des hôpitaux et l’écoute de ceux qui y travaillent.