L’applicabilité dépend de nombreux facteurs, y compris la technique utilisée précédemment, le temps de récidive, les caractéristiques de la tumeur
En 2015, j’ai subi une prostatectomie radicale avec lymphadénectomie pelvienne. Trois mois plus tard, j’ai subi une radiothérapie adjuvante, associée à un traitement hormonal poursuivi pendant deux ans. Le Psa est toujours resté autour de 0,05 mais il est maintenant passé à 0,24 et, grâce au Pet Psma, la présence de cellules cancéreuses a été détectée dans un ganglion lymphatique inguinal gauche. Deux voies m’ont été proposées : l’ablation chirurgicale du ganglion lymphatique ou une radiothérapie stéréotaxique. A votre avis, quelle est la meilleure option ? Est-il possible d’intervenir par radiothérapie, même stéréotaxique, dans une zone déjà traitée par radiothérapie ? Le traitement peut-il garantir la concentration du rayonnement uniquement sur le ganglion lymphatique à traiter ?
Il répond Vittorio Donatodirecteur scientifique du Groupe INI, Rome (ALLER AU FORUM)
Comme première considération, je souligne qu’il n’y a pas eu de problèmes significatifs après le premier traitement de radiothérapie adjuvanted’ailleurs toujours difficile après une intervention chirurgicale, comme celle que vous avez pratiquée, au cours de laquelle une ablation du ganglions lymphatiques pelviens. Ceci est pris en considération non seulement par le professionnalisme des radio-oncologues, mais aussi par l’application d’une des techniques de radiothérapie les plus modernes adoptées par le Centre dans lequel il a été suivi. De plus, suite à une radiothérapie pratiquée sur la prostate et en cas de suspicion de récidive néoplasique due à une légère augmentation des valeurs de Psa, il est nécessaire d’obtenir un diagnostic précis de la maladie avant de mettre en place toute ligne thérapeutique. Dans son cas, le Pet Psma a permis de mettre en évidence, comme seul site de la maladie et avec une extrême précision, la présence de tissu néoplasique au niveau du site ganglionnaire inguinal gauche. En effet, il existe aujourd’hui la possibilité de réaliser ciblant sélectivement un seul domaine de la maladie. L’efficacité d’une telle procédure, appelée stéréotaxie, démontré par de nombreuses études internationales et désormais appliqué en pratique clinique. En effet, le traitement stéréotaxique, c’est-à-dire la délivrance de fortes doses de rayonnement concentrées sur un petit site tumoral, permet d’éradiquer la maladie en quelques applications seulement.
Technologie appropriée
La technique stéréotaxique est une procédure très précise et permet aux dommages causés par les radiations d’être exclusivement présents dans le champ irradié et non dans les tissus sains voisins. Cependant, il doit être disponible technologie adéquate pour pouvoir le faire. La possibilité de ré-irradier un site déjà traité est un champ d’application nouveau et large de la radiothérapie, lié à la fois aux progrès technologiques et à une meilleure connaissance des processus radiobiologiques par le radiothérapeute oncologue. Depuis plus d’une décennie, il y a eu de plus en plus d’indications pour re-rayonnementnotamment dans le traitement de la récidive du cancer de la prostate. Cependant, la possibilité de ré-irradiation d’une tumeur dépend de nombreux facteurs telles que la technique de radiothérapie précédemment utilisée, le moment d’apparition de la récidive, les caractéristiques biomoléculaires de la tumeur, ainsi que les conditions cliniques du patient. Je vous suggère effectuer le retraitement dans le même site où vous avez reçu la première radiothérapie, car les spécialistes connaissent le cas et toutes les procédures de radiothérapie adoptées lors de la première intervention. Je suis sûr que s’ils ne disposent pas d’équipements adaptés, ils recommanderont eux-mêmes un autre Centre, en prenant peut-être des contacts directs. Le sentiment d’avoir été bien conseillé : s’appuyer sur l’équipe médicale qui l’a suivi, dans la certitude que chaque choix thérapeutique pouvait être le bon.