Chère Madame Anna,
le traitement anticoagulant est une excellente protection contre les complications thromboemboliques de la fibrillation auriculaire. Cependant, lorsque nous décidons d’entreprendre cette thérapie, nous devons soigneusement évaluer le rapport bénéfice/risque. Je m’explique : en cas d’hémorragie gastro-intestinale importante, au point de provoquer une anémie chez le patient, il peut être nécessaire de suspendre la thérapie, au moins temporairement. Sachant que l’anticoagulant ne provoque pas de saignement de muqueuses saines, mais peut le favoriser de muqueuses altérées (polypes, ulcères, excroissances, etc.), il deviendrait alors intéressant de savoir s’il existe des pathologies intestinales à traité. En effet, il est juste de penser à la coloscopie pour diagnostiquer et traiter les éventuelles sources de saignement.
Parfois, pour certaines pathologies, la reprise de l’anticoagulothérapie n’est pas indiquée ; dans ces cas, pour protéger le patient du risque thromboembolique, il est possible de procéder à une fermeture percutanée de l’oreillette gauche. Cette procédure est réalisée dans notre Institut, précisément chez les patients présentant une contre-indication au traitement anticoagulant.
Évidemment, dans le cas que vous me soumettez, ce saignement n’a pas encore été documenté ni quantifié, il est donc conseillé d’attendre les résultats des tests.