0124 juillet
Une chemise et un rêve : Carapaz en jaune
« Pour moi, le maillot jaune est un rêve devenu réalité. Du fait du grand respect que j’ai pour le Tour de France, c’est pour moi un moment magique. J'ai voulu saisir cette opportunité et j'ai réussi. Nous avons bien travaillé en équipe lors de la finale, qui a été tout simplement spectaculaire. » Demain au Galibier le maillot jaune sera sur les épaules de l'Équatorien Richard Carapazqui aujourd'hui à Turin l'arrache à un Tadej Pogacar qui se tient à l'écart des aléas du sprint. C'est un homme aux commandes : on verra à Valloire. Et il est le premier Équatorien de l'histoire à porter le maillot record sur le Tour. Un rêve devient réalité mais ce n'est pas le premier car le grimpeur de. L'éducation en premier il est déjà monté sur le podium de la Grande Boucle et a déjà beaucoup gagné dont un Giro et une médaille d'or olympique même s'il n'ira pas à Paris cette fois car il n'a pas été appelé. Mais les Jeux olympiques, du moins aujourd'hui, ne sont pas dans son esprit. « Ce maillot est le meilleur du monde – dit-il à l'arrivée – Demain sera une journée difficile et le reste de la semaine sera également compliqué, donc nous le ferons. faisons de notre mieux et profitons de chaque instant. C'est de l'histoire, c'est l'aboutissement d'un travail énorme, toujours loin de ma famille et de mon pays… ». Mais l'histoire du trente et un ans Richard Carapaz, commence en Équateur un matin, il y a de nombreuses années, lorsque son père, dans une décharge de la municipalité d'El Carmelo, dans le canton de Tulcan, a récupéré un vélo un peu cabossé. Mais il le remonte et le lui donne. À partir de là, c'est un moment de se retrouver à 15 ans en train de pédaler dans la Carchense Panavial-Courage, une équipe amateur de la province de Carchi, aux côtés des espoirs et des champions. Et il faut aussi un moment pour commencer à remporter la Vuelta del Guatemala ou le titre panaméricain des moins de 23 ans. Cela commence toujours comme ça. Mais le temps passe vite et il y a cinq ans, tout de rose vêtu, Carapaz entrait vainqueur aux Arènes de Vérone. Le Giro numéro 102 est à lui. Un triomphe presque inconnu qui intervient après une victoire sur la Vuelta a Navarra et une quatrième place sur la Vuelta a Castillo y Leon. Pas grand chose car le Giro et le Giro surtout en Equateur où le cyclisme est le sport le plus suivi, où les bureaux et magasins sont proches pour suivre ses étapes, où les joueurs de tennis sont exclus Andrés Gómez qui a étonnamment remporté Roland Garros en 1990, battant Agassi et le marcheur en finale Jefferson Pérez médaille d'or (la seule) en marche sportive aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996, personne n'avait jamais rien gagné. Ainsi l'histoire de Carapaz devient l'histoire nationale, elles deviennent des fêtes, des photos, des rédemptions et des rêves qui deviennent réalité. Il devient podium au Tour et devient médaille d'or aux Jeux de Tokyo sur les pentes du Mont Fuji qui n'est peut-être pas le Mont Olympe mais qui lui ressemble beaucoup. Cela devient un conte de fées avec une fin heureuse si l'on considère qu'il y a quelques années à peine, le champion d'Education First ne pouvait même pas s'entraîner et s'occupait du bétail de sa famille dans la ferme Carchi. C'est aussi pour cela que le maillot jaune aujourd'hui est un rêve devenu réalité…