Plus de 80 % du développement neuronal a lieu au cours des trois premières années de la vie. Et pendant l’adolescence, « l’élagage synaptique » a lieu. Les stimuli reçus pendant l’enfance et l’adolescence définissent « qui nous sommes »
Les recherches menées par John Spencer de l’Université d’East Anglia (Royaume-Uni) ont trouvé unAssociation entre le quantité de stimuli linguistiques reçus dans la petite enfance et cela développement cognitifprouvant que parler aux jeunes enfants les aide souvent à développer leur cerveau plus rapidement. Des chercheurs britanniques ont surveillé les comportements de 163 enfants âgés de 6 à 36 mois grâce à des appareils d’enregistrement portés pendant la journée et à l’imagerie par résonance magnétique pendant leur sommeil. Les résultats ont montré que les enfants recevant exigences linguistiques plus élevées pendant la journée, dans un contexte stimulant (mais pas forcé), ils avaient une plus grande production de myéline (la gaine qui s’enroule autour des fibres des neurones), qui s’est avérée être associée à un traitement du langage plus sophistiqué.
Environnement propice
La recherche, l’une des rares à concerner d’aussi petits sujets, confirme qu’unun environnement positif vous fait mieux grandir. « Il est nécessaire de clarifier ce qu’on entend par environnement favorable. Il ne s’agit pas seulement du temps que les parents consacrent à leurs enfants pour parler, mais aussi du contexte dans lequel ils grandissent qui, s’il est culturellement et socialement riche, permet aux enfants d’augmenter la myélinisation de certaines zones cérébrales dédiées au langage », explique-t-il. Giancarlo Cerveripsychiatre et psychanalyste. Plus de 80 % du développement neuronal a lieu au cours des trois premières années de la vie et c’est pourquoi les stimuli et l’attention à cette étape cruciale de la croissance sont un investissement dans l’avenir de cet individu. «Il existe de nombreuses études animales qui montrent l’importance des soins et de l’attention dans la petite enfance. Prenons le cas des souris. La recherche a montré que si la souris « mère » prend soin de ses petits correctement, les souris auront de meilleures compétences sociales. Ceux qui ne sont pas soignés correctement auront une disposition plus agressive. »
Les deux pas de l’homme
Les stimuli environnementaux comptent dans toutes les phases de la vie, mais il y a deux moments où ils deviennent décisifs pour définir qui nous sommes : l’enfance et l’adolescence. «Celui de la naissance jusqu’aux 2-3 premières années de la vie (période au cours de laquelle se structurent les voies essentielles dans lesquelles circulent les informations de notre cerveau, également à travers la myélinisation), est un passage d’une importance exceptionnelle car il définit notre structure personnologique. Dans les toutes premières années, en effet, les fonctionnement cérébral et mental des personnes, c’est pourquoi les stimuli sont particulièrement importants. Si, à ce stade de la vie, un enfant devait vivre des expériences traumatisantes ou non stimulantes, une fragilité pourrait émerger, voire pertinente au fil des années », souligne Cerveri.
Étapes fondamentales
Pour donner un exemple, le psychiatre poursuit : « Il existe des données concernant des sujets adoptés à un an. Ce sont des personnes qui, bien qu’elles aient vécu dans des conditions environnementales favorables pendant la majeure partie de leur vie, portent en elles certaines fragilités liées à la courte période qu’elles ont vécue avant l’adoption. Une période de temps « sombre » pendant laquelle on ne sait pas si cet individu a été traité de manière adéquate ou a subi un traumatisme. L’autre étape importante est là‘adolescencepériode au cours de laquelle le soi-disant a lieu élagage synaptique qui est l’autre élément qui rend notre cerveau extrêmement efficace car les possibilités alternatives sont réduites. Si dans les premières années se forment et se construisent les structures (cognitives, affectives, linguistiques…) de notre personne, celles qui sont « fondamentalement » utiles et qui serviront ensuite tout au long de la vie, à l’adolescence ceux qui sont moins efficaces sont éliminés. Dans ces deux passages fondamentaux de la vie de l’homme, les stimuli sont déterminés, à tel point que la période qui les relie est définie comme un âge moyen, et c’est le moment où l’enfant est dans un état de plus grande quiescence», conclut Cerveri.