L’expert : la famille doit convaincre les patients de se faire aider sans se placer dans une position de jugement et d’agressivité. Il faut comprendre que la pathologie n’est pas un caprice, une mode, mais une grande souffrance. Le rôle des centres spécialisés
Emanuela Perinetti, responsable sportive, est décédée à seulement 34 ans suite à l’aggravation de la maladie contre laquelle elle luttait. «Depuis quelque temps – a déclaré son père Giorgio Perinetti, directeur sportif historique de la Roma, aujourd’hui responsable du domaine technique du football d’Avellino – il luttait contre l’anorexie». Elle avait été admise à Fatebenefratelli après une chute à son domicile. Son corps était désormais fragile et faible. Dans l’article suivant, nous avons demandé à un expert ce qui se cache derrière cette maladie et comment la traiter..
«Les membres de la famille doivent comprendre que la pathologie n’est pas un caprice, une tendance, mais une grande souffrance du fils/de la fille sans se placer dans une position de jugement et d’agressivité. Ils doivent petit à petit convaincre leur proche de se faire soigner, en l’accompagnant jusqu’au centre spécialisé le plus proche de chez lui. » Laura Dalla Ragione, directrice du réseau des troubles de l’alimentation Autorité sanitaire locale 1 de l’Ombrie, Campus biomédical de Rome et représentante du ministère de la Santé, continue de voir de nouveaux cas qui relèvent des soi-disant troubles de la nutrition et de l’alimentation (ADN), tels que anorexie, boulimie et hyperphagie boulimique (
frénésie alimentaire
).
L’ADN constitue aujourd’hui l’une des pathologies les plus préoccupantes de l’hémisphère occidental: elles se propagent avec une rapidité remarquable, touchant des segments de plus en plus larges de la population, et prenant des formes et des caractéristiques de plus en plus diversifiées et graves. Dans la dernière enquête du ministère de la Santé pour 2022, en Italie, 3 millions 400 mille personnes sont touchées par ces pathologies. Et l’âge d’apparition a considérablement baissé, les filles et les garçons âgés de 8 à 12 ans représentant 30 % de la population touchée.
Les parents sont souvent confus : ils ne comprennent pas ce qui se passe et se culpabilisent : comment gérer le problème dans la famille avec ceux qui en souffrent ?
«La famille est profondément impliquée dans la pathologie alimentaire. Mais depuis les années 70, époque où la famille était beaucoup mise en cause, elle est devenue considérée comme une ressource dans le processus thérapeutique. D’abord parce que les théories qui y voyaient le principal coupable ont été abandonnées, précisément parce que la pathologie alimentaire a une étiologie multifactorielle, où la famille est l’un des éléments à prendre en considération mais pas le seul. Les membres de la famille doivent comprendre que la pathologie n’est pas un caprice, une tendance, mais une grande souffrance de leur fils/fille sans se placer dans une position de jugement et d’agressivité. Ils doivent convaincre progressivement le patient de se faire soigner, en l’accompagnant jusqu’au centre spécialisé le plus proche de chez lui.
Quels sont les signes à surveiller ?
« Il faut certes être vigilant sur les signes liés à l’alimentation qui persistent dans le temps (comme éliminer de grandes catégories d’aliments, faire beaucoup d’activité physique, aller aux toilettes juste après les repas) mais à côté de ces comportements on assiste à un changement notable. dans leur caractère, les gars et les filles qui étaient brillants, joyeux, pleins d’envie de vivre s’éteignent, deviennent tristes, renfermés, introvertis. Voici les deux choses qui devraient nous faire soupçonner que quelque chose se passe. »
Qui contacter ?
« Il est très important de bénéficier d’un traitement précoce, qui doit être spécialisé et multidisciplinaire : un diagnostic précoce et la continuité des soins sont la garantie d’un rétablissement complet. La Présidence du Conseil a mis à disposition un numéro vert national 800180969, actif du lundi au vendredi, qui fournit des informations sur les centres les plus proches du domicile et apporte un soutien aux parents, aux patients et aux enseignants ».
Quels conseils donner à une personne souffrant de ces troubles et à sa famille ?
«Le message important est que ces pathologies peuvent être guéries. Dès les premiers signes cliniques et psychologiques, il est cependant nécessaire de s’adresser à des centres spécialisés, même s’il n’est pas toujours facile de convaincre ceux qui en souffrent de se faire soigner. Ce sont des pathologies insidieuses où le fonctionnement scolaire et social semble parfait, mais où se développe chez le patient une sorte de dépression grave et profonde. Malheureusement, une rémission spontanée de la pathologie n’est pas décrite, si elle n’est pas traitée elle a tendance à s’aggraver. C’est pourquoi tout le contexte familial, scolaire, sportif et amical doit s’unir pour convaincre la personne concernée d’accepter de l’aide.
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