Ma fille, qui vient de devenir maman, utilise du talc pour changer la couche du bébé, comme je l’ai fait avec elle et mes autres enfants. Cependant, j’ai lu des procès qui en Amérique se sont soldés par des condamnations de la célèbre société pharmaceutique qui produit du talc en raison du lien entre le talc et le cancer de l’ovaire et je suis inquiète : doit-on arrêter de l’utiliser ? S’il cause vraiment le cancer, pourquoi est-il toujours en vente ? Ou est-ce une différence entre différentes marques de talc

par Gianna

La réponse du Dr Giorgia Mangili

Bonjour.
Parfois, les jugements dans les procès arrivent à des conclusions qui ne sont pas strictement liées à des preuves scientifiques, et comme dans ce cas aux États-Unis, nous avons des peines différentes.
Pourquoi n’avons-nous toujours pas de preuves scientifiques claires permettant de clarifier le rôle possible du talc dans la carcinogenèse du cancer de l’ovaire ?

Le talc est un silicate de magnésium naturel qui peut contenir des impuretés telles que l’amiante. L’utilisation du talc dans l’industrie en raison de ces contaminations a été associée au développement de pathologies tumorales typiques de l’amiante. Depuis les années 1970, cependant, seul le talc hautement purifié est utilisé dans le domaine cosmétique, sans plus de contamination par l’amiante. Donc le rôle cancérogène également dans le développement du cancer de l’ovaire était très probablement déterminé par l’amiante plutôt que par le talc.
En effet, les études épidémiologiques menées par la suite n’ont pour la plupart pas montré de corrélation claire entre le développement de néoplasies ovariennes et l’utilisation du talc à un niveau cosmétique.
Il s’agit en fait d’études rétrospectives, sur des données recueillies lors d’entretiens et de questionnaires qui peuvent donc être inexactes si les données demandées datent d’usages lointains.
Les données actuelles semblent démontrer une augmentation modeste du risque de développer un cancer de l’ovaire, même si, s’agissant d’une pathologie assez rare, l’incidence de cette pathologie reste très limitée.
Aux États-Unis la FDA et en Europe l’IARC, les plus importantes agences de santé au monde, ne mettent pas en évidence un rôle clair du talc dans la carcinogenèse du cancer de l’ovaire, et Santé Canada déconseille son utilisation par précaution en matière d’hygiène féminine.
Dans les années à venir, des études épidémiologiques pourront recueillir des informations sur l’utilisation du talc qui n’est certainement plus contaminé par l’amiante et pourront donc apporter des réponses sans ambiguïté sur les dangers éventuels du talc.

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