Le thème des valeurs fondatrices du Service de santé : le débat politique sur le sujet désormais ancré à la dimension régionale
Au cours des dernières semaines, il a de nouveau éclaté le débat sur le système de santé, surtout en raison d’un intérêt croissant des médias qui relancent les nouvelles sur les mauvaises conditions de santé de notre bien-aimé National Health Service (NHS). Par rapport à la période pré-pandémique, où les soins de santé n’étaient évoqués que pour des cas dramatiques de faute médicale ou pour mettre l’accent sur une grande découverte scientifique ou une innovation technologique, le débat apparaît aujourd’hui plus mûr et orienté vers la réponse à une question fondamentale : notre NHS est en phase terminale et sommes-nous en train de le perdre ? La réponse immédiate est que le NHS n’est pas un patient en phase terminale, mais plutôt un patient chronique dont les conditions se sont progressivement aggravées au cours des 20 dernières années dans le silence de l’opinion publique, des médias, des forces syndicales et de la politique nationale.
C’est l’un des effets secondaires, certainement pas prévus ou prévisibles, de la soi-disant deuxième régionalisation qui est mise en œuvre avec la modification du titre V de la Constitution républicaine. En effet, le thème de la santé a disparu des pages des journaux nationaux et est devenu l’objet de débats politiques au sein des régions. En Régions, le débat sur le système de santé s’est donc porté sur les aspects opérationnels : ouverture (ou fermeture) de tel ou tel hôpital, investissement (ou pas) dans une nouvelle technologie, horaires d’ouverture d’un service ou d’une clinique. Certes, cela a soulevé la tension des administrateurs et gestionnaires locaux qui, de leur côté, se sont engagés dans une tentative de rendre le système plus efficace et, en même temps, générer un consensus. Mais en même temps, nous avons vu inégalités territoriales croissantes non seulement dans la qualité et la disponibilité des services, mais aussi dans les indicateurs de santé.
Le déplacement progressif de l’attention du niveau national vers le niveau régional elle nous a fait perdre de vue les grands enjeux qui doivent animer le débat sur un système de santé comme le nôtre : les moyens que nous consacrons à la santé publique sont-ils en adéquation avec les besoins croissants ? Les investissements sont-ils en ligne ou non avec ceux des autres grands pays ? Quels sont les principes de justice distributive adoptés lorsque les Régions se partagent le gâteau des fonds de santé ? Mais les dépenses de santé sont-elles vraiment un investissement ? L’allocation des ressources entre la prévention, le traitement et la réadaptation est-elle adaptée aux besoins ? Pourquoi avons-nous consacré plus de ressources aux hôpitaux et moins à la gestion des maladies chroniques et aux soins aux personnes âgées ? Pourrions-nous bénéficier d’un système où ceux qui peuvent payer plus pour des services meilleurs (et plus rapides) ? Et quelles en seraient les conséquences ? Il serait utile de revenir sur les éléments fondateurs de la perle de notre système d’aide sociale libre de toute idéologie, a priori et intérêt partisan.
*Ord. Organisation commerciale, A. Cattolica, directeur Almed