Le Tour est le Tour même s'il est ennuyeux… – Le blog d'Antonio Ruzzo

0424 juillet

Le Tour c'est le Tour même si c'est ennuyeux…

A part le Barbotto, à part la magie de Florence, à part le Galibier et quelques coups de feu, presque rien ne s'est encore passé et donc il vaut mieux ne pas en faire trop avec des adjectifs sinon, quand les bonnes choses arriveront, ce sera difficile pour en trouver. Le Tour, c'est le Tour même quand c'est ennuyeux, quand ça coule lentement comme aujourd'hui, avec 188 kilomètres évidents vers Dijon qui ne s'échauffent que dans les cent derniers mètres avec le sprint gagnant de Dylan Groenewegen ça vient derrière Jasper Philipsen puis déclassé pour avoir enfermé un revenant derrière les barrières Wot van Aert. Mais le Tour est le Tour quoi qu'il arrive, un événement mondial, une course de champions, un défi qui vaut autant d'argent et de prestige qu'un Superbowl, des Jeux olympiques ou une finale de Ligue des champions. Un événement qui émeut un pays, qui l'aime, le suit, en parle, y investit et lui fait la une des journaux et pas seulement des journaux : rien que le marché des transferts, des vacances VIP pour footballeurs et showgirls, des trahisons. et les mariages. Il faut l'accepter : les autres défis semblent être un petit pays en comparaison, donc ça ne sert à rien de se déshabiller, d'insister sur des comparaisons impitoyables, d'essayer d'expliquer, de se plaindre, de se mettre en colère. Si la course languit ailleurs, il doit y avoir une raison. Ici, il n'y a pas de temps, ou plutôt il y a un temps qui ne s'est jamais arrêté et qui a su courir après ce cycle global dont on parle tant mais peut-être ne comprenons-nous pas vraiment ce que c'est autre que la nécessité d'aller chercher l'argent là où il est. C'est ce qu'ont fait il y a de nombreuses années les organisateurs des courses country en harcelant les « cumenda » de la région à la recherche du « danè ». Et si vous avez besoin de beaucoup d'argent pour organiser le Trophée untel encore moins pour le Giro ou le Tour. Et puis on s'habitue à tout. Également à un Giro qui partira des États-Unis dans les prochaines années et à un Tour de France qui risquait, comme l'a annoncé l'Autorité thaïlandaise du tourisme il y a quelques années, de faire une escale en Thaïlande. Mais c'était peut-être trop, même pour les Français, et Florence et l'Italie sont donc les bienvenues. Et si la loi est celle du sponsor, c'est une loi qui ne donne pas de rabais. A l'histoire, à l'épopée de la course, à son passé et à ses héros. Tout a un prix. Un départ, une arrivée, une étape, une ligne d'arrivée envolée, un grand prix de montagne au lieu d'un autre. Mais ensuite il faut pédaler et puis les champions, les échappées et les montées font encore la différence. Les grands noms sont de retour. Cette année, il était au Giro Tadej Pogacar, seulement lui, et en plus de gagner un peu le Giro, il l'a sauvé. En plus du champion slovène, il y en a sur les routes du Tour ces jours-ci Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel, Primoz Roglic, Mathieu Van der Poel, Wout van Aert, Egan Bernal et nous pourrions continuer. Mais ça ne sert à rien car, comme il le chantait De Grégory: « La différence entre buffle et locomotive est évidente… »

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